Les conditions de l'écrasement du vol Lamia fin novembre en Colombie, tuant 71 personnes, dont presque toute une équipe brésilienne de soccer, peuvent être assimilées à un « assassinat » et non pas à un « accident », s'est insurgé vendredi le ministre de la Défense bolivien, Reymi Ferreira.

« Finalement, il ne s'agit pas d'un accident, c'est un homicide, ce qui s'est passé à Medellín est un assassinat », a déclaré M. Ferreira à des journalistes lors d'un déplacement à Cochabamba, au centre du pays.

« Évidemment, si le pilote avait respecté ce qui est prévu par la réglementation, c'est-à-dire atterrir à Cobija (ville bolivienne frontalière du Brésil) ou à Bogota, ou s'il avait donné l'alarme, cette tragédie aurait pu être évitée », a-t-il répondu alors qu'on lui demandait s'il considérait le commandant de bord responsable de l'écrasement.

« Que quelqu'un ose transporter des passagers (...) en étant juste au niveau du carburant, cela revient à violer un protocole essentiel de l'aviation civile, selon lequel il faut avoir au moins une heure et demie d'autonomie de vol », a poursuivi le ministre.

L'avion de la compagnie bolivienne Lamia, un British Aerospace BA-146, s'est écrasé le 28 novembre dans les collines de la région de Medellín, en Colombie, avec 77 personnes à bord. Il n'y a eu que six survivants.

Parmi les 71 morts se trouvait la quasi-totalité de Chapecoense, l'équipe de la petite ville brésilienne de Chapeco, qui se rendait en Colombie pour disputer la finale de la Copa Sudamericana, la deuxième plus importante compétition continentale d'Amérique latine.

Une commission de procureurs boliviens, brésiliens et colombiens a été constituée pour enquêter sur l'écrasement.

Les raisons de l'accident n'ont pas encore été déterminées. Les investigations semblent s'orienter vers la thèse d'une panne de carburant. L'appareil n'aurait pas respecté son plan d'approvisionnement en carburant en omettant une escale prévue à Cobija, ville bolivienne frontalière du Brésil, ou à Bogota.

Celia Castedo, la fonctionnaire de l'Administration des aéroports et services auxiliaires à la navigation aérienne en Bolivie (AASANA), qui a autorisé le plan de vol de l'avion de Lamia et a été destituée par les autorités boliviennes, se trouve au Brésil où elle a demandé l'asile lundi, selon la justice brésilienne.