Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé jeudi l'ambassade américaine de préparer des «actions violentes, conspiratives, terroristes», assurant détenir des preuves qu'elles seraient prévues «ces prochains jours» dans son pays.

«Je sais qu'en ce moment même, l'ambassade des États-Unis au Venezuela est derrière des actions violentes, conspiratives, terroristes contre la paix dans notre pays, qu'elle pense lancer dans les prochains jours», a déclaré le président dans un discours diffusé sur la télévision officielle.

«Je ne vais pas le permettre. Le mois d'octobre va être aussi un mois de paix (...) J'ai les preuves dans mes mains», a affirmé le président, appelant ses partisans à manifester massivement mercredi prochain dans tout le pays.

M. Maduro n'a pas donné de précisions sur ses accusations.

L'opposition vénézuélienne, réunie au sein de la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD), avait la première convoqué des rassemblements ce même mercredi pour faire pression sur les autorités en vue d'obtenir l'organisation d'un référendum qui permettrait de révoquer l'impopulaire chef de l'État, dont sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ, selon de récents sondages.

Dans son discours, M. Maduro a évoqué sa rencontre avec le secrétaire d'État américain John Kerry le 26 septembre à Carthagène, en Colombie. «Chaque fois que nous répondons à votre gouvernement, c'est pour une agression que vous êtes en train de nous faire, et nous n'allons pas nous taire», a-t-il affirmé lui avoir déclaré.

«Que s'est-il passé depuis cette conversation? Encore plus d'agressions. Tous les jours, un communiqué, tous les jours une agression, tous les jours un mensonge», a-t-il insisté.

Le Venezuela et les États-Unis, dont les relations sont très tendues depuis l'arrivée au pouvoir de Hugo Chavez, prédécesseur (1999-2013) et mentor de M. Maduro, n'ont plus d'ambassadeurs mutuels depuis 2010.

Le Conseil national électoral (CNE) a donné trois jours, du 26 au 28 octobre, à l'opposition pour réunir quatre millions de signatures, soit 20 % du corps électoral, afin de pouvoir enfin convoquer la consultation populaire. En cas de succès, celle-ci n'interviendrait, au mieux, qu'à la moitié du premier trimestre 2017, selon le CNE.

Une mauvaise nouvelle pour l'opposition, majoritaire au Parlement, qui devait obtenir sa tenue avant le 10 janvier prochain pour qu'une victoire du «oui» entraîne non seulement le départ de M. Maduro mais aussi des élections anticipées, espoir d'alternance politique.