La plus haute instance judiciaire vénézuélienne a affirmé que les décisions que prendrait à l'avenir le Parlement, contrôlé par l'opposition, seraient «nulles» en raison de sa décision de réintégrer trois députés accusés de fraude électorale.

«Les actes émis par l'Assemblée nationale, notamment les lois promulguées, sont manifestement inconstitutionnels et donc absolument nuls et dénués de toute vigueur» tant que ces députés seront maintenus, a estimé le Tribunal suprême de justice (TSJ) dans une décision prise vendredi et rendue publique mardi.

Le TSJ a énoncé cette nullité alors qu'il prononçait l'invalidation d'une loi sur l'exploitation de l'or, adoptée justement par les députés vénézuéliens le 9 août dernier.

L'organisme avait confirmé le 1er août la suspension de trois députés indigènes accusés de fraude électorale, mais le Parlement n'en avait pas tenu compte.

Cette annonce survient dans un climat politique extrêmement tendu au Venezuela, l'opposition tentant d'organiser un référendum pour obtenir le départ anticipé du président socialiste Nicolas Maduro, très impopulaire dans un contexte de grave crise économique.

Ce dernier, qui crie à la tentative de coup d'État, a menacé jeudi de lever l'immunité des parlementaires, un énième coup de pression pour décourager les plans de l'opposition.

Dans cette guerre de pouvoirs, le TSJ, accusé par l'opposition de servir les intérêts du gouvernement, a déjà annulé presque toutes les décisions prises par le Parlement depuis qu'il a basculé dans l'opposition en janvier, après 17 ans d'hégémonie chaviste (du nom de l'ex-président Hugo Chavez, 1999-2013).