Des militants des droits de l'homme et proches des victimes de la guerre civile au Guatemala (1960-1996) ont appelé mardi les autorités à créer une commission nationale pour chercher les plus de 45 000 disparus dans ce conflit.

«Nous sommes très frustrés de ne pas les avoir retrouvés», a confié à l'AFP Blanca Quiroa, 71 ans, qui cherche depuis 1984 son fils Oscar et cinq autres membres de sa famille, tous disparus pendant la guerre civile.

Militants et proches de disparus ont organisé une cérémonie en leur mémoire, lâchant des centaines de ballons blancs dans les airs et plaçant des figurines en bois sur la place principale de la ville de Guatemala, pour demander «Où sont-ils?».

«Nous avons réalisé plus de 100 exhumations et plus de 1700 ossements ont été sortis, mais nous n'avons pas trouvé nos proches», a regretté Blanca, dont le fils avait 22 ans et était pompier volontaire.

Depuis 2004, le Guatemala commémore chaque 21 juin le Jour national des disparitions forcées, en référence au 21 juin 1980, quand 27 responsables syndicaux et étudiants avaient été enlevés par les forces de sécurité de l'État.

«La recherche des disparus est une dette historique de l'État envers les victimes mais aussi la population en général, pour savoir ce qui s'est passé», a déclaré à l'AFP Juan Francisco Soto, directeur du Centre pour l'action légale en matière de droits humains (CALDH).

Il a jugé nécessaire que soient ouverts les dossiers et archives de l'État pour aider à retrouver ces disparus.

«La position de l'État guatémaltèque c'est de nier, de ne pas vouloir accepter les faits», or «l'État doit assumer la mémoire historique», a-t-il estimé.

Selon un rapport validé par l'ONU et présenté en 1999, la guerre qui a opposé pendant 36 ans la guérilla de gauche aux régimes de droite a fait 200 000 morts ou disparus au Guatemala.