Le parti du président mexicain Peña Nieto se préparait lundi à une défaite historique à l'issue des élections de gouverneurs organisées dimanche dans douze États, un scrutin test en vue de la présidentielle de 2018.

Selon les résultats préliminaires, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre) ne menait lundi que dans cinq États, alors qu'il en contrôlait jusqu'ici neuf. Et surtout, il perdait deux de ses principaux bastions, Tamaulipas et Veracruz, ravagés par la violence des cartels de la drogue, qu'il gouverne depuis plus de 80 ans.

Les 20 autres États du pays ne votaient pas ce week-end.

Le principal vainqueur de ces élections est le Parti action nationale (PAN, droite), qui menait dans sept États, dont trois où il s'était allié avec Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche).

«C'est vraiment historique pour le PAN», a déclaré le chef du parti Ricardo Anaya sur Radio Formula, soulignant que sa formation n'avait jamais gagné autant d'États lors d'une élection.

«Si nous faisons les choses correctement (...), si nous obtenons des résultats dans ces États, le PAN gagnera de nouveau la présidence en 2018», a déclaré Anaya.

En 2000, le PAN avait mis fin à la domination du PRI qui dirigeait le pays depuis 71 ans, mais Peña Nieto avait ramené son parti à la présidence du Mexique en 2012 avant de voir sa popularité fondre.

«Les gens sont allés voter pour punir le gouvernement et le PRI», a déclaré le leader du PRD Agustin Basave.

Le chef du PRI, Manlio Fabio Beltrones, a reconnu que son parti devait prendre des mesures «pour se reconnecter avec les citoyens».

Avec deux tiers des bulletins dépouillés dans le riche État pétrolier de Veracruz, la coalition PAN-PRD menée par le candidat Miguel Angel Yunes menait avec 33,5 % devant son cousin du PRI Hector Yunes Landa avec 29,2 %.

«Nous l'avons fait. Ensemble nous avons fait partir le gouvernement corrompu du PRI», s'est félicité Yunes sur Twitter.

Dans cet État, au moins 18 reporters ont été tués au cours des cinq dernières années.

À la veille du vote, une tête avait été trouvée près d'un bureau de vote dans la ville d'Emiliano Zapata, accompagnée d'un message menaçant un candidat de l'opposition.

Dans l'État du Tamaulipas, le candidat du PAN Francisco Garcia Cabeza de Vaca obtenait 50 % contre 35,6 % à son rival du PRI, après le dépouillement de 88 % des bulletins de vote.

Dans cet État à la frontière américaine, où plus de 5500 personnes sont portées disparues, le PRI et le PAN se sont accusés mutuellement d'être à la solde des cartels durant la campagne.