Les deux journalistes retenus depuis lundi dans la région de Catatumbo (nord-est de la Colombie) par la guérilla de l'ELN (extrême gauche) ont été libérés, a annoncé vendredi la radio-télévision colombienne RCN, leur employeur.

«L'ELN a libéré Diego D'Pablos et son collègue Carlos Mesa», a indiqué RCN sur son compte Twitter. Les deux hommes avaient été retenus alors qu'ils enquêtaient sur la disparition samedi de la journaliste hispano-colombienne Salud Hernandez, également libérée vendredi.

D'Pablos et Mesa, qui sont respectivement journaliste et caméraman, étaient détenus depuis lundi par des hommes armés dans la municipalité d'El Tarra, dans le département de Norte de Santander, près de la frontière vénézuélienne.

«Nous allons bien tous les deux», a déclaré D'Pablos, cité par RCN dans un tweet.

Ils ont été «bien traités», a-t-il ajouté.

Le président colombien Juan Manuel Santos, qui s'était félicité peu de temps avant de la libération de Salud Hernandez, avait exigé la libération «immédiate» des deux journalistes de la RCN.

Il avait remercié pour leurs interventions l'Eglise catholique et le Défenseur du Peuple, une institution publique chargée de la défense des droits de l'Homme, qui ont permis la libération de la correspondante du journal espagnol El Mundo et chroniqueuse au quotidien colombien El Tiempo.

L'Armée de libération nationale (ELN), deuxième guérilla du pays existant depuis 1964, a remis un communiqué à Salud Hernandez, qui s'est refusée de le lire, déclarant qu'elle n'était pas «un porte-parole de ces bandits».

«La détention de la journaliste obéit uniquement à des mesures de routine afin de neutraliser les infiltrations ennemies», a indiqué l'ELN dans son communiqué.

«C'était un enlèvement», a affirmé de son côté la journaliste de 59 ans dont la disparation a intrigué puis inquiété, lors d'une conférence de presse.

Salud Hernandez, qui réside en Colombie depuis la fin des années 1990, a déclaré qu'elle n'avait pas rencontré les deux journalistes de la RCN pendant ses six jours de détention et ne savait pas qu'ils étaient également portés disparus.