Le Venezuela, frappé par une sécheresse sévère et une grave crise économique, va couper l'électricité quatre heures par jour pendant 40 jours dans les dix États (sur 24) les plus peuplés, a annoncé jeudi le gouvernement.

«Chaque usager aura une suspension temporaire de quatre heures par jour. Ce plan va durer approximativement 40 jours», a déclaré le ministre de l'Énergie électrique, Luis Motta, à la télévision locale.

Alors qu'une forte sécheresse touche le pays sud-américain, en raison du phénomène météorologique El Niño, le niveau d'eau du barrage de la centrale hydroélectrique de Guri, qui fournit 70 % de l'énergie électrique du pays, est à un niveau anormalement bas.

Le rationnement, qui débutera lundi, permettra «que la baisse du niveau d'eau à El Guri s'arrête et d'arriver à la deuxième semaine de mai, quand commence la saison des pluies», a expliqué le ministre, précisant que 60 % de l'électricité du pays est consommé en zones résidentielles.

Selon le gouvernement socialiste, les 18 réservoirs d'eau du Venezuela souffrent de la sécheresse provoquée par El Niño, phénomène particulièrement virulent en Amérique latine.

Mais l'opposition, majoritaire au Parlement, accuse l'exécutif de ne pas avoir investi assez dans le réseau électrique pour faire face à la demande.

Ce rationnement s'ajoute à d'autres initiatives prises par le président Nicolas Maduro ces derniers mois pour économiser l'électricité, comme le changement de fuseau horaire de 30 minutes, la création de nouveaux jours fériés ou la réduction des journées de travail dans les ministères.

Les grands consommateurs de courant, dont les hôtels, doivent quant à eux pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en électricité neuf heures par jour, ce qui a amené les centres commerciaux à réduire leurs horaires d'ouverture.

Le Venezuela, qui dispose des plus larges réserves pétrolières de la planète, souffre déjà d'une grave crise économique, sous l'effet de la chute des cours du brut qui rapporte 96 % de ses devises.

Cette crise se traduit par des pénuries des produits de première nécessité (dont Caracas ne peut plus payer l'importation), obligeant les Vénézuéliens à faire la queue pendant des heures devant les centres commerciaux et à supporter la pire inflation au monde, à 180 % par an en 2015.