Henry Worsley, un aventurier britannique qui était sur le point de boucler une traversée de l'Antarctique à pied, en solitaire et sans assistance, est mort d'épuisement au Chili, a annoncé lundi sa famille.

Cet ancien colonel de 55 ans se trouvait à seulement 48 kilomètres de l'arrivée quand, souffrant, il a dû appeler les secours, vendredi, au 71e jour de son expédition.

Hospitalisé samedi matin à Punta Arenas, à l'extrême sud du Chili, il est décédé dimanche midi d'une «défaillance multiviscérale», une insuffisance de fonctionnement de plusieurs organes vitaux, selon un communiqué de la Clinica Magallanes.

«C'est avec une tristesse déchirante que je dois vous annoncer que mon mari, Henry Worsley, est mort à la suite d'une défaillance totale de ses organes», a expliqué sa femme Joanna dans un communiqué.

Son corps devait être rapatrié prochainement depuis Punta Arenas, à 3000 kilomètres au sud de la capitale, a indiqué lundi à l'AFP l'ambassadrice de Grande-Bretagne au Chili, Fiona Clouder.

La date n'a pas été précisé mais, selon des sources proches du dossier, le corps était attendu lundi soir à Santiago.

L'aventurier, père de deux enfants, avait parcouru environ 1600 km à travers l'Antarctique et souffrait de fatigue et de déshydratation. A Punta Arenas, les médecins avaient également diagnostiqué une péritonite bactérienne.

Le projet de Worsley était de compléter la traversée inachevée de l'Antarctique de l'explorateur Ernest Shackleton, en 1915. L'exploit aurait constitué, selon les organisateurs, la première traversée à pied, en solitaire et sans assistance, du continent blanc.

«C'était un homme qui a fait montre d'un grand courage et d'une grande détermination», a réagi le prince William, parrain de l'expédition. «Nous avons perdu un ami mais il restera une source d'inspiration pour nous tous», a-t-il ajouté dans un communiqué.

L'ex footballeur David Beckham lui a également rendu hommage, affirmant qu'«aucun mot ne saurait décrire la peine provoquée par la perte d'Henry», sur son compte Instagram.

«C'est un jour de grande tristesse», a réagi auprès de la BBC la petite-fille d'Ernest Shackleton, Alexandra. «Henry sera une grande perte pour le monde de l'aventure et le fait qu'il était vraiment tout proche d'y arriver, à seulement 48 kilomètres, rend d'une certaine manière les choses encore plus dures.»

Paul Rose, ancien commandant de base au Centre de recherches britannique sur l'Antarctique, a souligné auprès de la BBC que l'expédition de Worsley était «du jamais vu». «C'est un énorme voyage» dans «un endroit incroyablement hostile», a-t-il insisté.

La tentative de Worsley a permis de collecter plus de 130 000 euros au profit des militaires blessés, via le fonds Endeavour Fund, soutenu par le duc et la duchesse de Cambridge.

En 2013, un autre explorateur britannique, Ranulph Fiennes, avait dû renoncer à faire une traversée de l'Antarctique en hiver à ski en raison d'engelures. Il avait toutefois réussi l'expédition à pied et sans assistance en 1992-93, en été.