L'Assemblée générale des Nations unies a réclamé mardi lors d'un vote quasi unanime la fin de l'embargo américain visant Cuba, trois mois après le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane.

Les États-Unis et Israël ont voté contre cette résolution non contraignante, tandis que 191 des 193 pays membres de l'ONU se sont prononcés en faveur du texte demandant la fin de l'embargo imposé à l'île communiste depuis 1962.

En 2014, le vote sur cette question s'était soldé par deux voix contre (États-Unis et Israël) et trois abstentions (îles Marshall, Micronésie, îles Palaos).

Le texte cette année saluait le rétablissement des relations diplomatiques et la «volonté exprimée» par le président Barack Obama de mettre fin à l'embargo, dont la levée totale ne peut être décidée que par le Congrès, où la majorité républicaine reste hostile au rapprochement avec La Havane.

Le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a dit espérer que le Congrès «modifie cette politique inefficace, cruelle et injuste, ancrée dans le passé».

«La levée de l'embargo sera l'élément essentiel qui donnera un sens aux progrès accomplis au cours des derniers mois dans les relations entre les deux pays», a-t-il justifié.

Le diplomate américain Ron Godard a expliqué que les États-Unis avaient voté contre le texte, car il ne reflétait pas «les étapes significatives qui ont été franchies et l'esprit d'engagement défendu par le président Obama».

Il faudra «des années de persistance et de dévouement des deux côtés» pour atteindre une normalisation, a-t-il avancé.

L'Assemblée générale se prononce chaque année depuis 1992 sur une résolution dénonçant le blocus américain à Cuba.