Le nombre de meurtres a encore augmenté au Brésil en 2014, avec 160 personnes tuées par jour, selon un bilan publié jeudi par une organisation non gouvernementale, qui met en cause la police dans une partie de ces homicides.

«Si nous voulons parler de réduction des morts violentes au Brésil, il faut prendre en compte le fait que huit morts par jour sont provoquées par la police», a affirmé à l'AFP Renato Sergio de Lima, vice-président de l'ONG Forum brésilien de sécurité publique.

«La police brésilienne est probablement celle qui tue le plus au monde, c'est un chiffre inadmissible», s'est-il insurgé.

Selon le 9e Annuaire brésilien de la sécurité publique que cette ONG publie chaque année, 58 559 personnes ont été victimes d'homicide volontaire au Brésil en 2014, année où le pays a accueilli le Mondial de football. Cela représente une hausse de 4,8% par rapport à 2013.

Le rapport inclut notamment les blessures suivies de mort et les meurtres commis lors de vols, dénombrant au total 3022 homicides de civils par la police et 398 agents tués dans ces opérations.

Les forces de sécurité ont été ainsi responsables de 5,2% des meurtres répertoriés par cette ONG.

Le même rapport avait dévoilé, la semaine dernière, des chiffres concernant uniquement les grandes villes du pays, où un meurtre a été commis presque chaque demi-heure en 2014.

En nombres absolus, l'État de Bahia (nord-est) a enregistré le plus d'homicides en 2014 (6265, soit 41,4 pour 100 000 habitants), suivi de l'État de Rio, dont la capitale accueillera en août prochain les Jeux olympiques, avec 5719 meurtres, soit un taux de 34,7 pour 100 000 habitants.

Un taux d'homicides volontaires supérieur à 10/100 000 habitants est jugé endémique par l'ONU.

Au Brésil, l'un des pays les plus violents au monde, le taux a atteint 28,9 pour 100 000 habitants en 2014.