Le secrétaire d'État américain John Kerry a rappelé, lors de sa visite mardi en Haïti, le caractère indispensable des élections, à moins de trois semaines du premier tour du scrutin présidentiel dans le pays.

«Les élections sont l'unique façon d'avoir un changement de gouvernement», a indiqué le chef de la diplomatie américaine lors d'une conférence de presse conjointe avec le président Michel Martelly.

Ce message intervient au moment où, en Haïti, certains dirigeants politiques d'opposition émettent l'idée de composer un gouvernement de transition en raison de leur manque de confiance dans le conseil électoral provisoire et à cause des graves incidents qui se sont déroulés lors du scrutin législatif du 9 août dernier.

Sans avoir connu d'élections depuis l'arrivée au pouvoir de Michel Martelly en avril 2011, le retour à l'ordre constitutionnel d'Haïti est loin de s'être bien déroulé.

Les législatives du 9 août ont été émaillées de violences et de fraude, provoquant l'annulation du scrutin dans près d'un quart des circonscriptions. Le scrutin a par ailleurs été marqué par une participation très faible d'à peine 18%.

Le secrétaire d'État américain souhaite que davantage de citoyens se rendent aux urnes le 25 octobre, date choisie pour la tenue du second tour des législatives mais aussi les élections municipales et le premier tour de la présidentielle.

«Afin d'attirer les entreprises et les investissements et de changer le cours de Haïti, nous exhortons les gens à embrasser l'occasion de ces 19 prochains jours pour faire campagne, pour débattre, s'organiser, se rendre aux urnes et voter,» a expliqué John Kerry.

Avant la rencontre des deux hommes à Port-au-Prince, un diplomate américain a précisé que les États-Unis ont «besoin à leur table de parlementaires issus d'élections légitimes et d'un président élu quand le mandat de Michel Martelly prendra fin».

Le président haïtien, que la Constitution empêche d'effectuer deux mandats consécutifs, a reconnu devant les journalistes que le scrutin du 9 août était «loin d'être parfait».

Lui qui va quitter la présidence le 7 février prochain a donné la garantie que «l'accompagnement donné à la police sera renforcé en vue d'une meilleure efficacité le jour du vote».

Cinquante-quatre candidats désireux de succéder à Michel Martelly sont en lice pour le premier tour du scrutin du 25 octobre.

Cette abondance de candidatures est un record pour ce pays de 10 millions d'habitants qui se relève lentement du séisme de janvier 2010 qui avait tué plus de 200 000 personnes.