Un juge mexicain a tranché qu'il ne disposait pas d'assez de preuves pour faire le procès de quatre des sept soldats accusés des meurtres de 22 membres de groupes criminels.

Lors de l'événement, survenu en 2014, certaines victimes pourraient avoir été abattues alors qu'elles s'étaient rendues aux soldats. Seulement un militaire a été blessé dans ce que l'armée avait qualifié initialement de fusillade.

Le jugement pourrait avoir pour effet de libérer le lieutenant et les trois soldats qui faisaient face à des accusations de «gestes impropres au service public» pour avoir vraisemblablement exécuté les victimes.

La décision du juge a été confirmée par l'avocat Juan Velasquez, qui avait conseillé l'équipe de défense des soldats et par un représentant du gouvernement fédéral qui a requis l'anonymat.

Les soldats sont détenus dans une prison militaire et ils doivent également se défendre contre des accusations militaires alors qu'ils auraient violé les règles de l'armée - ils ne seraient donc pas libérés immédiatement.

Selon Me Velasquez, toutefois, les hommes pourraient être relâchés sous caution avec ces seules accusations.

Les procureurs fédéraux pourraient porter leur cause en appel, a ajouté l'avocat. Le bureau du procureur général du Mexique n'a toutefois pas voulu confirmer le jugement, ni s'il interjetterait appel.

La commission des droits de la personne gouvernementale a affirmé dans un rapport publié l'année dernière que 15 des 22 personnes auraient probablement été tuées après qu'elles se soient rendues. Trois des victimes étaient des adolescents.

Cette version contredisait celle des militaires, qui disaient que ces victimes étaient toutes mortes après un échange de coups de feu alors que l'armée avait elle-même été attaquée dans la ville de San Pedro Limon.

La commission gouvernementale a aussi écrit que cinq soldats - et non trois - étaient entrés dans l'entrepôt après la fusillade.

Plusieurs des victimes avaient des lésions défensives, laissant croire qu'elles avaient été abattues alors qu'elles ne tenaient pas d'arme, selon les déclarations de témoins interrogés par l'Associated Press.

Me Valasquez a toutefois remarqué que les preuves contre les sept soldats reposaient uniquement sur le témoignage de trois personnes «qui se contredisaient entre elles».

«Si les soldats étaient entrés avec l'intention sanglante d'exécuter 22 personnes, pourquoi ils auraient laissé trois témoins? Ce serait suicidaire», a-t-il souligné.