L'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide s'est exprimé mercredi devant ses partisans pour la première fois depuis son retour d'exil en mars 2011, appelant la population à élire comme président du pays la candidate de son parti.

«Il faut nous mobiliser pour voter démocratiquement pour l'arrivée au palais national du docteur Maryse Narcisse», a annoncé Jean-Bertrand Aristide, aux côtés de la candidate choisie pour représenter son parti, Famni Lavalas, à l'élection présidentielle dont le premier tour se tient le 25 octobre.

Monté à l'arrière d'une voiture pick-up, l'ancien chef d'État a galvanisé la foule d'environ 2000 partisans qui avait attendu de longues heures devant l'entrée de sa résidence, dans la plaine de Port-au-Prince.

Reprenant certains de ses slogans historiques, répétés en choeur par les sympathisants, Jean-Bertrand Aristide a prôné l'union des Haïtiens.

«Vous qui êtes victimes de l'insécurité, des abus, de la faim et du chômage (...) et tous les Haïtiens qui sont victimes des rapatriements de Saint-Domingue», capitale de la République dominicaine voisine, «mobilisons-nous. Riches et pauvres, il faut nous entendre, pour recoudre le drapeau de l'unité», a déclaré l'ancien chef d'État.

Après ses déclarations, Maryse Narcisse a confié à l'AFP sa joie devant la mobilisation populaire. «C'est extraordinaire ce qui s'est passé aujourd'hui: le peuple haïtien a parlé».

La date du 30 septembre a une haute valeur symbolique pour les sympathisants du parti Famni Lavalas. C'est le 30 septembre 1991 que Jean-Bertrand Aristide, élu président sept mois plus tôt, avait été victime d'un coup d'état militaire, le forçant à l'exil aux États-Unis.

Chassé du pouvoir par une révolte populaire lors d'un second mandat, Aristide avait repris la route de l'exil en février 2004. L'ancien prêtre des bidonvilles, surnommé «Titid», est revenu en Haïti en mars 2011, mettant fin à sept années d'exil en Afrique du Sud.

Maryse Narcisse compte parmi les 54 candidats en lice pour la succession de Michel Martelly à la présidence d'Haïti.

Après quatre ans sans avoir organisé d'élections, Haïti a signé son retour à l'ordre constitutionnel dans la confusion. Le 9 août dernier, le premier tour des législatives a été émaillé de violences, de fraudes et marqué par une participation très faible de 18%.

Le premier tour de l'élection présidentielle est prévue pour le 25 octobre, jour où vont aussi se tenir le second tour des législatives et les élections municipales à tour unique.