Le président de Bolivie Evo Morales a affirmé lundi craindre pour la vie du pape François en raison des positions «anti-capitalistes et anti-impérialistes» qu'il a exprimées lors de la tournée qu'il vient de faire en Amérique du Sud.

«J'ai très peur que l'on s'en prenne à la vie du frère pape François, qui est anti-capitaliste, anti-impérialiste. C'est pour cela qu'il nous demande "priez pour moi", je l'ai parfaitement compris», a déclaré le président bolivien, premier président amérindien de Bolivie et chantre de la gauche radicale latino-américaine, lors d'une cérémonie officielle.

M. Morales a rappelé la phrase souvent utilisée par le pape François pour demander à ses fidèles à la fin de ses homélies: «Priez pour moi» ou «n'oubliez pas de prier pour moi» qu'il a répétée à plusieurs reprises lors de sa visite en Bolivie.

«Nous qui croyons dans les prières, nous devons penser à prendre la défense du pape François qui s'affronte directement au capitalisme, parce que l'origine de la pauvreté c'est le capitalisme, c'est l'impérialisme,» a-t-il ajouté.

Lors de sa visite à la Bolivie, du 8 au 10 juillet, le charismatique pape argentin de 78 ans, premier pape jésuite et latino-américain de l'histoire, a diffusé un message de justice sociale et s'est élevé contre la pauvreté, les inégalités et l'injustice sociale.

Le pape a notamment estimé que «les choses ne marchent pas bien dans un monde où il y a tant de paysans sans terre, tant de familles sans toit, de travailleurs sans droits, tant de personnes blessées dans leur dignité», appelant à un «changement réel, un changement de structures».

Le pape a également recommandé de «prendre soin» et de «défendre» la Mère Terre», et de «mettre l'économie au service du peuple».