Un groupe de militantes féministes boliviennes, certaines déguisées en nonnes enceintes, ont manifesté lundi contre la prochaine visite du pape François en Bolivie avant d'être délogées manu militari par la police.

Armées de pancartes rejetant notamment la position de l'Église catholique sur l'avortement et l'homosexualité, les militantes ont occupé les marches de la cathédrale de La Paz, où sera reçu mercredi le souverain pontife par les autorités locales, au premier jour d'une visite de 48 heures dans le pays.

«Mon homosexualité n'a pas besoin de ton approbation, c'est l'homosexualité au sein de l'Église qui a besoin d'être reconnue», revendiquait une pancarte du collectif anarcho-féministe bolivien «Mujeres Creando».

Ce groupe créé il y a une vingtaine d'années participe à différents projets contre la pauvreté, incluant le théâtre de rue et des émissions télévisées.

Une dizaine de manifestantes, déguisées en religieuses, portaient par ailleurs sur leur habit une banderole en guise de ceinture proclamant «fils bâtard du curé».

Les manifestantes proposaient également des tee-shirts imprimés à l'effigie de pape crucifiant Jésus et proclamant «ton église crucifie les femmes tous les jours, le féminisme les ressuscite».

L'insolite manifestation, dispersée par la police, contrastait avec la ferveur religieuse qui entoure la prochaine visite du pape en Bolivie, un État laïc à majorité catholique.

Le pape, en Équateur de dimanche à mercredi, ne fera qu'une escale de quelques heures à La Paz, à 3700 mètres d'altitude, où il n'a pas exclu de mâcher des feuilles de coca pour mieux résister au mal des montagnes.

Il se déplacera ensuite à Santa Cruz, où il restera jusqu'au vendredi, avant de se rendre eu Paraguay, troisième et dernière étape de sa tournée dans la région, qui se termine le 12.