Le président de la Colombie, Juan Manuel Santos, a affirmé vendredi que l'enquête sur les deux explosions qui ont secoué Bogota la veille faisant 10 blessés légers «désigne» la guérilla de l'ELN, actuellement en conversations préliminaires avec le gouvernement pour lancer d'éventuels pourparlers de paix.

Tout «indique que les responsables sont l'ELN, les preuves jusqu'à présent vont dans cette direction», a déclaré le président à l'issue d'un conseil de sécurité au palais présidentiel de Nariño.

«Ce sont des faits cherchant à provoquer la peur, à provoquer la terreur (des faits) de terrorisme», a-t-il ajouté.

«Les hypothèses sur le pourquoi sont nombreuses: faire pression sur les négociations avec les groupes hors-la-loi, l'anniversaire de l'ELN et ça peut être également des pressions pour mettre fin aux négociations», a énuméré le président.

Les deux engins explosifs, qui ont détonné après des avertissements, ont visé des locaux du fonds de pension Porvenir.

Le président a rappelé que l'an dernier, Bogota avait connu sept attentats identiques, déjà attribués à l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), deuxième rébellion du pays derrière les Farc.

L'ELN, qui n'est pas associée aux pourparlers de paix que les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) mènent avec le gouvernement depuis fin 2012 à La Havane, a entamé début 2014 un dialogue préliminaire avec les autorités pour tenter de lancer des négociations de paix.

La Colombie est le théâtre depuis plus d'un demi-siècle d'un conflit armé opposant l'État à des guérillas et des groupes criminels qui ont fait plus de 220 000 morts et plus de cinq millions de déplacés.