Des milliers d'opposants au projet du canal interocéanique du Nicaragua ont manifesté samedi à Juigalpa (centre), exigeant l'arrêt de ce chantier pharaonique qui, selon eux, aura des conséquences désastreuses sur l'environnement.

«Non au Canal», ont crié les manifestants, accusant le président Daniel Ortega de «vendre la patrie» avec ce projet, confié au groupe chinois HK Nicaragua Development Investment (HKND).

Agitant des drapeaux nicaraguayens et clamant «Dehors les Chinois», les opposants au chantier étaient venus de différents endroits du pays pour défiler à Juigalpa, à 140 kilomètres au sud-est de Managua.

Il s'agissait de la 47e manifestation depuis le lancement de ce chantier estimé à 50 milliards de dollars et, selon les organisateurs, celle qui a attiré le plus grand nombre avec 15 000 participants, un chiffre que n'ont pas confirmé les autorités.

Les manifestants, principalement des agriculteurs dont le terrain se trouve sur le tracé du canal, ont reçu le soutien de députés de l'opposition et d'organisations des droits de l'homme et de défense de l'environnement.

HKND, une entreprise chinoise inconnue dont le siège se trouve à Hong Kong, a obtenu en juillet 2013 du président Ortega une concession de 50 ans renouvelable pour creuser et exploiter cette voie entre océans Atlantique et Pacifique.

La construction de ce canal de 278 km de long, qui doit concurrencer son célèbre voisin du Panama, devrait se terminer en 2019. Le chantier a été inauguré le 22 décembre dernier, mais le creusement du canal est prévu pour 2016.

L'ouvrage traversera le lac Cocibolca, deuxième réserve d'eau douce d'Amérique latine. Il provoquerait par ailleurs le déplacement d'environ 30 000 personnes.

Investisseurs anonymes, aucun appel d'offres international lancé, définition exacte du tracé inconnue: les incertitudes demeurent nombreuses sur ce projet qui serait un des plus gros chantiers d'infrastructure de la planète.