La Cour suprême de Colombie a ouvert lundi le procès de l'ancien chef des services secrets de Colombie, Miguel Maza Marquez, accusé de l'assassinat en 1989 du candidat présidentiel Luis Carlos Galan, cible des narcotrafiquants à cette époque.

Un porte-parole de la Cour a confirmé à l'AFP le début du procès à l'encontre de l'ex-responsable, détenu depuis fin 2013.

Cet ancien général de la police dirigeait le Département administratif de sécurité (DAS) lorsque s'est produit l'attentat contre Luis Carlos Galan, un dirigeant politique libéral, réputé être l'ennemi acharné des cartels de la drogue.

Deux fois candidat à la présidence, M. Galan, qui avait déjà fait l'objet d'une tentative d'attentat et de nombreuses menaces de mort, avait été abattu par des tueurs à gages durant une réunion publique le 18 août 1989 près de la capitale Bogota.

Deux personnes ont été condamnées pour ce meurtre qualifié par la justice colombienne de crime contre l'humanité: John Jairo Velazquez, le bras droit de Pablo Escobar, patron du cartel de Medellín, ainsi que le commanditaire, Alberto Santofimio, un ex-ministre de la Justice qui était aussi candidat à la présidentielle.

L'ancien chef du DAS est considéré comme co-auteur présumé de l'assassinat. M. Maza Marquez a désigné comme chef de sécurité de Luis Carlos Galan une «personne non adaptée» et «apparemment liée à des bandes criminelles qui ont planifié et réalisé le meurtre», selon les termes de l'accusation. Dans un entretien accordé dimanche à l'hebdomadaire colombien Semana, ce dernier a clamé son innocence. «Je n'ai pas été l'ami de Pablo Escobar», a-t-il affirmé.

À la tête d'un des cartels les plus puissants dans les années 1980 et 1990, Pablo Escobar, abattu par un raid policier en 1993, mena une guerre frontale avec l'État colombien afin d'éviter son extradition aux États-Unis.

Son homme de main, surnommé «Popeye», John Jairo Velazquez, fut relâché l'an dernier après avoir purgé 22 ans de prison, les deux tiers de sa peine, avouant avoir commis 300 assassinats et en avoir commandité 3000 autres.

Éclaboussés par de nombreux scandales, notamment durant la présidence d'Alvaro Uribe entre 2002 et 2010, les services secrets du DAS ont été dissous et entièrement refondés en 2011 après 58 ans d'existence.