Le président américain Barack Obama a «l'autorité, de manière unilatérale», pour rendre à Cuba la base de Guantanamo, sans avoir à consulter le Congrès, a affirmé un avocat américain ayant défendu plusieurs détenus de cette prison, dans un entretien publié lundi.

«Je crois qu'il a l'autorité, de manière unilatérale», pour le faire, a assuré Thomas Wilner, du cabinet Sherman & Sterling, à Washington, dans un entretien publié par le portail internet Cubadebate.

«Le président n'a pas besoin de l'approbation du Congrès» pour restituer cette base, occupée par les États-Unis depuis 1903, mais «il est très peu probable qu'un dirigeant, démocrate ou républicain, mette fin à un traité [de cession de Guantanamo aux États-Unis, NDLR] comme celui-là sans avoir au moins l'approbation tacite du Congrès».

Et «sans aucun doute, le Congrès demanderait qu'on ne rende pas la base sans avoir au moins l'approbation du Sénat américain», a ajouté cet avocat, qui a défendu plusieurs détenus de cette prison située dans l'est de Cuba, où les États-Unis emprisonnent les suspects de terrorisme depuis 2001.

La rétrocession de ce territoire de 116 kilomètres carrés est pour La Havane une étape nécessaire pour la normalisation des relations entre les deux pays, qui ont entamé en décembre un rapprochement historique après un demi-siècle de brouille.

Barack Obama a exprimé son intention de fermer la prison de Guantanamo, qui, selon Thomas Wilner, «viole clairement les termes» du traité par lequel les États-Unis ont obtenu la location perpétuelle de la base navale, actuellement sans valeur stratégique.

Du point de vue de Washington, même si la fermeture de la prison de Guantanamo est programmée, la rétrocession à Cuba de ce territoire n'est absolument pas envisageable, ont dit à plusieurs reprises des représentants américains.