Le président colombien Juan Manuel Santos, en déplacement au Mexique, a donné l'ordre vendredi de renforcer l'offensive contre l'ELN, au lendemain d'une nouvelle attaque de la guérilla contre des militaires.

Le chef de l'État, en déplacement au Mexique, a été informé qu'une mine antipersonnel, qui aurait été placée par l'Armée de libération nationale (ELN, extrême gauche), a explosé jeudi, blessant grièvement un militaire participant à l'installation d'un parc pour enfants, à Convencion (nord-ouest).

Alors que le soldat a été amputé des deux jambes par la violence de l'explosion, des guérilleros de l'ELN ont exhibé l'une de ses jambes comme un «trophée», a-t-il dénoncé.

Placer des mines «est déjà un acte de sauvagerie» mais «aller montrer une jambe comme trophée à côté d'une école, c'est un acte de barbarie qui confine à la démence», a déclaré Juan Manuel Santos aux journalistes.

Ce fait «doit être condamné, non seulement par les Colombiens, mais aussi par le monde entier», a affirmé le président, qui a pris contact avec le militaire blessé.

Il a annoncé avoir donné l'ordre à l'armée de «redoubler (l'offensive) contre l'ELN», «redoubler les efforts contre cette organisation criminelle».

Juan Manuel Santos a pourtant réaffirmé sa volonté de lancer des négociations de paix avec cette guérilla, à l'image de celles tenues depuis 2012 à La Havane avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), plus importante guérilla du pays.

«L'ELN fait partie de cette guerre, partie de ce conflit, et l'idéal serait qu'on parvienne à un accord avec les deux groupes», a estimé le président sur la chaîne Televisa.

L'ELN, qui compte quelque 2500 combattants, avait officialisé en juin dernier avec le gouvernement l'existence de contacts «exploratoires», mais ces contacts n'ont pour le moment donné aucun résultat concret. À l'inverse, selon les autorités, l'ELN a augmenté son activité ces derniers mois.

Concernant les discussions avec les Farc, Santos a estimé qu'«aujourd'hui il y a plus de 50%» de chances de parvenir à un accord final de paix. «Nous allons parvenir à un accord et à une paix juste, une paix sans impunité», a-t-il assuré.

Vendredi, le gouvernement et les Farc se sont mis d'accord sur une feuille de route pour les opérations de déminage, tandis que les négociations se poursuivent à la Havane pour tenter de mettre fin au plus vieux conflit armé d'Amérique latine, qui a fait officiellement quelque 220 000 morts.