De gigantesques feux de forêt ont déjà ravagé plus de 11 000 hectares de végétation parfois centenaire dans le sud du Chili et menacent un parc naturel dans la région de Araucania.

L'incendie affectant le parc national de Conguillio «est circonscrit» après avoir consumé 70 ha d'aire protégée. En revanche, 11 brigades forestières ainsi que des pompiers et des techniciens sont encore à l'oeuvre dans la réserve naturelle de China Muerta, à un millier de kilomètres au sud de Santiago, où «on comptabilise approximativement 3700 ha touchés par les flammes», a indiqué dans un communiqué l'Agence nationale des forêts (CONAF).

Le Bureau national des urgences (ONEMI) a rapporté samedi que 25 foyers étaient encore actifs et «avaient affecté 11 428,2 hectares de végétation» dans le sud du Chili.

Les conditions d'accès extrêmement difficiles, avec des dénivelés importants et des sentiers couverts de végétation, compliquent la tâche des secouristes, appuyés par des hélicoptères et des engins lourds, pour combattre des feux qui font rage depuis plusieurs jours.

Vents forts, humidité basse, dans une région touchée par une violente sécheresse, alimentent également les flammes, qui menacent des espèces natives et la faune sauvage.

«Nous sommes face à une catastrophe écologique de grande envergure», a commenté pour l'AFP depuis Mexico Luis Mariano Rendon, responsable de l'ONG locale Accion Ecologica.

«Nous avons perdu des espèces comme les araucarias, des arbres qui mettent des centaines d'années à atteindre leur maturité [...] il s'agit d'une perte pratiquement irréparable», a-t-il ajouté.

L'été austral est synonyme de feux de forêt au Chili.

M. Rendon a qualifié de «honte qu'un pays comme le Chili, membre de l'OCDE [Organisation pour la coopération et le développement économique] se trouve absolument sans défense face aux incendies».

«Nous avons beaucoup d'avions de combat F-16, mais nous n'avons pas d'avions-citernes pour combattre le feu», a-t-il déploré.

La semaine dernière, un autre feu de forêt avait rasé 600 hectares à proximité du port de Valparaiso (120 km à l'ouest de Santiago).

Fin 2011, 14 000 ha des 230 000 que compte le célèbre parc naturel de Torres del Paine (extrême sud) avaient brûlé dans un incendie probablement déclenché accidentellement par un jeune touriste israélien ayant mis le feu à du papier hygiénique.