Le «chavisme» commémore les deux ans de la mort de son mentor, Hugo Chávez, dont le successeur Nicolas Maduro affronte une grave crise qui pourrait profiter à l'opposition lors des législatives au Venezuela fin 2015.

Les actes de commémoration doivent débuter jeudi matin par des feux d'artifice, a annoncé le Parti socialiste uni (PSUV, au pouvoir).

À la mi-journée, une «tribune anti-impérialiste» sera installée sur la place Bolivar à Caracas, et ce sera vraisemblablement l'occasion pour le régime de réitérer son discours anti-Américain. Le gouvernement de Maduro a récemment accusé Washington de fomenter un coup d'État avec l'appui d'hommes politiques vénézuéliens de droite.

À 16 h 25 (15 h 55 à Montréal) enfin, un hommage sera organisé à la «Caserne de la montagne», perchée sur les hauteurs de la capitale, où repose le corps d'Hugo Chávez, embaumé puis enterré sous un tombeau de marbre.

Devenue un lieu de pèlerinage pour ses partisans, la caserne est la base d'où cet officier parachutiste avait tenté, en vain, un coup d'État en 1992, avant de conquérir le pouvoir par les urnes six ans plus tard.

Deux ans après son décès d'un cancer, son souvenir reste bien vivace à travers le pays, où son portrait apparaît souvent sur les murs ou sur des pancartes.

Profitant du boom des cours du pétrole brut, Chávez, leader à la fois charismatique et autoritaire, a bénéficié d'une forte popularité, dont son héritier politique et successeur ne semble plus profiter.

«En octobre 2012, 44 % (de la population) se définissaient comme chaviste. En décembre dernier, 22 % : le capital politique du chavisme s'est réduit de moitié», observe le politologue John Magdaleno, soulignant l'impact de la piètre situation économique.

L'inflation a battu en 2014 un nouveau record (68,5 %), les pénuries alimentaires et de médicaments se multiplient, la pauvreté touche près d'un tiers de la population et le déficit budgétaire dépasse 20 % du PIB, qui a lui plongé de 4 % en 2014.

La chute des prix du pétrole, précieux car il fournit 96 % des devises, n'a fait qu'empirer les choses.

Selon l'institut de sondages Datanalisis, Maduro ne bénéficie que de 20 % d'opinions favorables, «le niveau le plus bas jamais atteint en 16 ans» de chavisme, souligne John Magdaleno. «Chávez avait été à son plus bas en juillet 2003 à 31 %.»

L'opposition est d'ailleurs largement devant le parti au pouvoir en termes d'intentions de vote pour les élections législatives de fin d'année.