Le Chili et l'Argentine ont déclaré lundi la Terre de Feu, région australe à cheval sur les deux pays, zone libre de mines antipersonnel, après la destruction symbolique des huit derniers explosifs.

À la fin des années 1970, sous la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990), le Chili avait miné ses frontières avec la Bolivie, l'Argentine et le Pérou de peur d'attaques.

Les Chiliens redoutaient notamment une offensive des Argentins, soutenus par les Boliviens et les Péruviens, en raison d'un différend territorial sur les îles Picton, Lennox et Nueva, dans le canal de Beagle, qui avait failli dégénérer en affrontement armé.

«Ici aujourd'hui, nous avons réaffirmé notre esprit de camaraderie entre Argentins et Chiliens», a dit, selon un communiqué, le ministre argentin de la Défense, Agustin Rossi, lors d'une cérémonie officielle qui avait lieu du côté argentin de l'archipel situé à l'extrême sud du continent américain.

Le Chili avait enterré quelque 12 773 mines dans la zone. Le pays s'était engagé à les détruire dans le cadre de la Convention d'Ottawa de 1997, qui interdit l'usage, le stockage et le transfert des mines antipersonnel.

Selon le communiqué, le programme national de déminage a permis, jusqu'en 2014, de détruire 82.718 (45,5%) des 181 814 mines qui ont été disposées par le Chili sur ses frontières pendant la dictature de Pinochet.