Deux groupes de manifestants aux vues opposées se sont côtoyés samedi dans les rues de Caracas, la capitale du Venezuela.

Le premier groupe tentait d'attirer l'attention sur la répression dont sont victimes les opposants du régime, alors que le second manifestait son soutien à ce même gouvernement.

Des protestataires vêtus de blanc se sont rassemblés samedi matin pour dénoncer l'arrestation du maire de Caracas, Antonio Ledezma, le 19 février. Le politicien est accusé de complot dans une affaire de présumé coup d'État soutenu par les Américains. Les États-Unis ont nié cette accusation, qu'ils estiment sans fondements.

La preuve avancée par l'administration du président socialiste Nicola Maduro pour arrêter le maire Ledezma consiste en une signature apposée sur un document de l'opposition appelant à une «transition nationale». Samedi, les chefs de l'opposition ont demandé aux habitants de Caracas de descendre dans la rue pour signer ce même document, déclarant que le gouvernement ne peut pas arrêter une ville entière.

Les militants en blanc soulignaient également la mort d'un adolescent tué par balle au cours d'une marche de protestation mardi dernier.

Parallèlement, le gouvernement avait appelé samedi ses partisans à défiler jusqu'au palais présidentiel pour célébrer l'anniversaire d'une flambée de violence dans la capitale, surnommé le Caracazo.

Le 27 février 1989, la police vénézuélienne a tiré à l'aveuglette dans une foule de manifestants réunis pour protester contre des mesures d'austérité. Des centaines d'entre eux ont été tués.

Cet évènement est considéré par les partisans du gouvernement actuel comme un symbole de la brutalité des régimes qui se sont succédé avant l'arrivée au pouvoir du défunt président révolutionnaire Hugo Chavez, il y a 16 ans.