Les autorités du Venezuela ont annoncé mardi une libéralisation partielle du marché des changes impliquant une dévaluation partielle du bolivar dans un pays asphyxié par l'inflation et la pénurie de devises, soumis depuis 2003 à un strict contrôle monétaire.

Un nouveau système d'achat et de vente de devises via les banques et des opérateurs de Bourse va être mis en place, appelé le Simadi, dans le but de réduire un déficit budgétaire d'environ 20 % du PIB, aggravé par l'effondrement des cours du pétrole, qui a plongé le pays en récession.

S'ajoutant à deux autres systèmes d'allocations de devises à des taux préférentiels pour financer les biens de première nécessité, ce «Système marginal de devises» (Simadi), «est ouvert, il est libre», a assuré le ministre des Finances Rodolfo Marco Torres, lors d'une conférence de presse.

«Les vendeurs et les acheteurs (de devises) pourront se rencontrer» sur ce marché qui sera régulé par l'offre et la demande, a-t-il poursuivi. Les détails de cette annonce seront connus à partir de mercredi, selon le ministre.

Soumis à un sévère contrôle des changes, le Venezuela, qui importe la quasi-totalité de ce qu'il consomme, dispose de plusieurs systèmes officiels d'allocations de devises ainsi que d'un marché noir.

Un premier système permet d'acheter des dollars à 6,3 bolivars, afin d'importer des biens de première nécessité (comme des aliments ou des médicaments).

Un second système d'allocation aux enchères prévoit une cotisation de base de 12 bolivars par dollar, mais ce taux peut fluctuer en fonction de l'offre et de la demande, dans une marge contrôlée par le gouvernement.

Ces différents systèmes n'ont pas pu empêcher l'envol de l'inflation (64 % sur un an) ni les pénuries récurrentes dans les magasins ou pour le secteur industriel.