Deux responsables d'une chaine de pharmacies ont été arrêtés et mis en examen au Venezuela pour «déstabilisation économique», accusés d'avoir attisé la sensation de pénurie dans le pays par les files d'attente aux caisses de leurs établissements.

En début de semaine, le président socialiste Nicolas Maduro, qui affronte une grave crise économique alimentée entre autres par la chute des cours du pétrole dont le pays tire l'essentiel de ses ressources, avait déjà annoncé la réquisition d'une chaîne de magasins, accusant ses dirigeants de mener «une guerre alimentaire contre le peuple».

Interpellés le 31 janvier, les deux responsables de la chaîne de pharmacie sont toujours détenus dans les locaux des services de renseignements (Sebin), selon un communiqué diffusé mercredi soir par le parquet.

Le président exécutif et le vice-président responsable des opérations de la chaîne Farmatodo, Pedro Luis Angarita Azpurua et Agustin Antonio Alvarez Costa, sont soupçonnés d'avoir «commis des irrégularités dans la vente de produits de première nécessité», ajoute ce texte.

Des agents des services de défense des droits socio-économiques ont inspecté samedi «une pharmacie de cette chaîne (...) à Caracas, où ils ont observé que plusieurs caisses n'étaient pas en service alors qu'une longue file de clients attendaient pour payer» leurs achats.

Pour cette raison, les deux responsables sont poursuivis pour «boycottage et déstabilisation économique», des délits prévus par la «Loi sur les justes prix», un outil censé permettre de juguler l'inflation galopante au Venezuela en contrôlant notamment les tarifs pratiqués par les commerçants et en limitant les marges que chaque intermédiaire peut engranger.

Ce pays pétrolier affiche une inflation record de 64 % par an, et les pénuries affectent aussi bien les produits médicaux que les aliments ou les fournitures industrielles.