La présidente du Chili a présenté au Congrès un projet de loi en vue d'assouplir l'interdiction totale de l'avortement actuellement en vigueur dans le pays.

Michelle Bachelet propose de décriminaliser l'avortement dans trois cas: si le foetus souffre de malformation, si la grossesse met la vie de la mère en danger ou si elle est le résultat d'un viol.

Le Chili est l'un des rares pays au monde qui ne permet sous aucun prétexte l'interruption volontaire de grossesse. La proposition de la présidente risque donc de donner lieu à un débat enflammé au Congrès. Plusieurs députés de l'opposition et quelques élus de la coalition au pouvoir - la Nouvelle Majorité - ont d'ailleurs déjà annoncé qu'ils s'opposeraient au projet de loi.

Michelle Bachelet avait annoncé en mai son intention de présenter une telle législation, en faisant remarquer que les avortements thérapeutiques étaient permis durant la dictature d'Augusto Pinochet, de 1973 à 1990.

Selon les données présentées par la présidente chilienne, environ 16 500 femmes sont hospitalisées chaque année dans ce pays d'Amérique du Sud pour cause de complications durant la grossesse ou encore de malformation du foetus. Mme Bachelet estime le nombre de décès attribuables à une malformation foetale à 500 par année au Chili.