Une majorité (63%) d'Américains approuve le rapprochement entre les États-Unis et Cuba annoncé en décembre, et les deux-tiers d'entre eux sont favorables à la levée de l'embargo économique contre l'île en vigueur depuis plus de 50 ans, révèle un sondage paru vendredi.

Mais, à en croire cette enquête de l'institut PEW Research, seul un Américain sur trois (32%) pense que ce rapprochement entre les deux pays sera à même d'engendrer des changements politiques à Cuba.

Fait nouveau, une solide majorité (65%) des Américains d'origine hispanique disent appuyer la nouvelle politique de Washington, alors qu'ils se montraient par le passé traditionnellement hostiles à tout assouplissement envers Cuba.

Les présidents américain et cubain, Barack Obama et Raul Castro, ont annoncé le 17 décembre que les deux pays allaient amorcer une normalisation de leurs relations diplomatiques, après plus d'un demi-siècle d'embargo économique américain contre l'île communiste.

Au plan politique, 74% des personnes proches du parti démocrate sont favorables à la nouvelle politique cubaine du président Barack Obama, selon le sondage de PEW. Cette proportion atteint 40% au sein des sympathisants républicains, contre 48% qui se disent hostiles à ces mesures.

Le sondage de PEW Research a été effectué auprès de 1504 personnes et présente une marge d'erreur de plus ou moins 2,9 points.

Des parlementaires américains à Cuba

Une délégation de parlementaires des États-Unis entame samedi une visite à Cuba pour explorer des pistes de coopération, un mois après le rapprochement historique entre La Havane et Washington, ont indiqué des diplomates.

La délégation, qui restera à Cuba jusqu'à lundi, est composée en tout de six parlementaires démocrates - quatre sénateurs et deux représentants, et sera conduite par le sénateur Patrick Leahy, selon un communiqué de la Section d'intérêts américains qui gère les intérêts diplomatiques des États-Unis à La Havane.

«Il s'agit de la première mission du Congrès à Cuba depuis le changement de politique annoncé par le président (Barack Obama) le 17 décembre», affirme M. Leahy, cité dans le communiqué.

«Cette fois, nous allons discuter de nos attentes et des attentes des Cubains pour la normalisation des relations. Nous voulons explorer des opportunités pour une meilleure coopération et encourager les autorités cubaines à aborder les sujets qui préoccupent les citoyens américains et leurs représentants au Congrès», ajoute-t-il.

Le programme de la délégation comprend des réunions avec des fonctionnaires cubains, des représentants de la société civile (y compris des dissidents), des responsables de la Section d'intérêts américains et des ambassadeurs d'autres pays, dont le Mexique, l'Espagne, la Norvège et la Colombie.

Patrick Leahy, sénateur du Vermont (nord-est), avait joué les intermédiaires l'année dernière pour que l'épouse de Gerardo Hernandez, un espion cubain alors détenu aux États-Unis, puisse être inséminée artificiellement.

Le bébé issu de cette insémination est né le 6 janvier, 20 jours après la libération de son père dans le cadre du rapprochement entre les deux pays.

Après 18 mois de négociations secrètes, Washington avait accepté mi-décembre de libérer trois espions cubains écroués depuis la fin des années 1990 aux États-Unis. De son côté, La Havane avait consenti à relâcher l'Américain Alan Gross, emprisonné depuis cinq ans à Cuba, ainsi qu'un agent cubain à la solde de Washington et 53 prisonniers politiques.