Le gouvernement brésilien ne légalisera aucune drogue pendant le second mandat de la présidente Dilma Rousseff qui a commencé le 1er janvier, même après la dépénalisation du cannabis en Uruguay, pays voisin.

«La légalisation de drogues n'est pas à l'agenda aujourd'hui», a déclaré le ministre de la Justice, José Eduardo Cardozo, au quotidien O Globo samedi.

La légalisation du commerce du cannabis sur des modèles inspirés sur l'expérience uruguayenne ou américaine (dans le Colorado et l'État de Washington) est prévue dans des projets de loi présentés l'an dernier au Parlement par deux députés de Rio de Janeiro.

La présidente de 68 ans, ex-guérilléra sous la dictature, ne veut pas de changement dans la loi car elle se dit «conservatrice» en la matière, rappelle O Globo.

Les débats sur la dépénalisation ont également été bloqués par le groupe parlementaire évangélique, de plus en plus nombreux au Parlement, et qui fait partie de la coalition gouvernementale.

Un des arguments pour légaliser certaines substances illicites, notamment le cannabis, est que ce serait une façon de désengorger le système pénitentiaire surpeuplé. Un bon nombre de condamnés pour trafic de drogue l'ont été pour la vente de petites quantités.

Mais pour le ministre de la Justice, le problème de surpeuplement des prisons peut être résolu par la création de nouvelles prisons, la surveillance de détenus au moyen de bracelets électroniques et par des peines alternatives.

Il reconnaît toutefois que la présidente Rousseff n'a pas ouvert les 40 000 places prévues dans les prisons au début de son premier mandat en 2010.

Les 2500 premières places supplémentaires dans les prisons ne seront créées qu'en avril prochain, a indiqué le ministre Cardozo.

Pour le ministre de la Justice, le gouvernement doit concentrer ses efforts sur la présentation d'un amendement à la Constitution qui élargit les pouvoirs du gouvernement central sur les 27 États fédérés en matière de sécurité publique.

«L'idée maintenant, pendant le 2e mandat, est d'avancer plus, parce qu'il faut que le gouvernement soit plus présent dans les questions de sécurité publique, en particulier dans le combat contre la violence et le crime organisé», a déclaré M. Cardozo à O Globo.