La guérilla colombienne des FARC a annoncé avoir libéré vendredi un soldat colombien capturé le 19 décembre, près d'une semaine après avoir commencé à respecter une trêve unilatérale illimitée.

Le soldat a été remis à une commission humanitaire comprenant des représentants du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), de Cuba et de la Norvège, pays garants des pourparlers de paix qui se déroulent à Cuba entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) et le gouvernement depuis novembre 2012.

Carlos Becerra Ojeda a été libéré dans une zone rurale de la province du Cauca.

Jeudi, la guérilla avait annoncé avoir commencé les préparatifs pour la libération du soldat. Elle avait précisé qu'il avait été légèrement blessé au cours des affrontements qui s'étaient déroulés au moment de sa capture. Ces affrontements avaient fait cinq morts parmi les militaires dans la municipalité de Santander de Quilichao.

Cet accrochage s'était produit quelques heures avant l'entrée en vigueur d'une «interruption des hostilités» illimitée décrétée par la rébellion. Un geste inédit depuis le début du processus de paix alors que le gouvernement du président Juan Manuel Santos s'oppose à tout cessez-le-feu militaire avant un accord définitif.

Le président s'est félicité de la libération de Carlos Becerra Ojeda, estimant qu'il s'agissait «d'un nouveau pas dans la bonne direction».

«Nous espérons que cette libération est une démonstration d'une décision irréversible de mettre un terme au conflit», a-t-il ajouté sur Twitter.

Une porte-parole du CICR, Patricia Rey, a indiqué à des journalistes que le «soldat a été examiné par un médecin de la mission humanitaire (...) et il est en bonne santé». Elle a précisé que l'opération de libération s'est déroulée «très rapidement» et a été «réussie»

Le soldat a été remis à l'armée «près de la base militaire de la ville de Cali».

Le processus de paix a été entravé pendant plusieurs semaines par une grave crise provoquée par l'enlèvement d'un général de l'armée, finalement relâché par les FARC le 30 novembre. Cette libération avait permis de rouvrir les pourparlers de paix, suspendus à l'initiative de Bogota.

Ouvertes en novembre 2012, ces négociations de Cuba ont permis d'aboutir à des accords partiels sur la nécessité d'une réforme rurale, la participation des ex-guérilleros à la vie politique ou encore la lutte contre le trafic de cocaïne.

Restent encore à régler les questions de la réparation des victimes, l'abandon des armes et les modalités de ratification d'un accord de paix final.

Les pourparlers doivent résoudre le plus vieux conflit d'Amérique latine, qui a fait depuis 1964 quelque 220 000 morts et 5,3 millions de déplacés, selon des chiffres officiels. Plus ancienne guérilla d'Amérique latine, les FARC comptent encore 8000 combattants.