Le président des États-Unis Barack Obama a affirmé vendredi que Cuba, pays communiste avec lequel Washington a engagé un rapprochement historique, «va changer», mais «pas du jour au lendemain».

«Cuba va changer, c'est incontournable», mais «je ne prévois pas de changements du jour au lendemain», a déclaré M. Obama lors de sa traditionnelle conférence de presse de fin d'année à la Maison-Blanche.

L'annonce-choc mercredi des deux chefs d'État américain et cubain sur la volonté de normaliser leurs relations diplomatiques après un demi-siècle de brouille sera suivie dès janvier de premiers entretiens officiels.

Mais le président américain a exclu tout voyage sur l'île communiste. «Nous n'en sommes pas au point d'organiser ma visite à Cuba où celle du président (Raul) Castro aux États-Unis. Nous n'avons rien lancé de particulier pour organiser une quelconque visite de ma part».

La Maison-Blanche pourtant, après l'annonce historique mercredi de la reprise du dialogue entre les deux pays, n'avait pas exclu une telle hypothèse.

«Je ne sais pas comment cette relation va évoluer au cours des prochaines années, je suis un homme encore assez jeune, j'imagine qu'à un moment dans ma vie j'aurai l'occasion de me rendre à Cuba et d'avoir le plaisir de rencontrer les Cubains», a-t-il ajouté.

Cette amorce de réconciliation va cependant buter sur un Congrès américain globalement hostile à la levée de l'embargo économique imposé depuis 1962 par le président Kennedy contre La Havane.

Les deux présidents ont reconnu que cette épineuse question n'était pas réglée.

Vendredi, Barack Obama s'est engagé à «peser de tout son poids» auprès du Congrès américain.

«Nous ne pouvons lever l'embargo de manière unilatérale. C'est spécifié dans la loi. Il va y avoir tout un processus au cours duquel le Congrès va digérer cela. Il y a des soutiens bipartisans à notre nouvelle approche, mais il y a aussi des détracteurs des deux côtés», a estimé Barack Obama espérant un «débat sain sur la question au Congrès».

Mais les républicains, qui contrôleront dès janvier les deux chambres du Congrès, ont déjà prévenu: «Ce Congrès ne va pas lever l'embargo», a taclé mercredi Marco Rubio, sénateur de Floride qui a fustigé «la légitimité diplomatique et les dollars américains accordés au régime castriste par l'annonce du président Obama».

Obama a rappelé qu'il «partageait les préoccupations des opposants et des militants des droits de l'homme sur le fait qu'il s'agit toujours d'un régime répressif».

Le changement «va arriver par à-coups», a-t-il encore dit.