Le discours du président cubain Raul Castro prévu vendredi soir a été différé à samedi suite à la prolongation des débats de la session semestrielle du Parlement, qui a validé le rapprochement avec les États-Unis, a rapporté l'agence officielle cubaine.

«Les débats de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire prendront fin demain» samedi, a brièvement rapporté AIN.

Cette session, à laquelle la presse étrangère n'est jamais invitée, doit être conclue par un discours de Raul Castro, traditionnellement retransmis par les médias d'État.

Au cours des débats, les députés ont symboliquement ratifié à l'unanimité «une déclaration de soutien à l'allocution du président Raul Castro (mercredi) sur les décisions prises pour entamer le processus de normalisation avec les États-Unis», rapporte encore l'agence.

Le Parlement, qui se réunit deux fois par an, en juillet et en décembre, a débuté sa session dans la matinée en présence des cinq agents cubains qui avaient été arrêtés en 1998 aux États-Unis alors qu'ils avaient infiltré les milieux anticastristes de Floride.

Deux d'entre eux avaient été libérés en 2013 et 2014. Washington a annoncé mercredi avoir libéré les trois autres membres de ce «groupe des Cinq», considérés dans leur pays comme des «héros de la lutte anti-terroriste».

En échange, Cuba a accepté de relâcher un agent cubain du renseignement américain qui était détenu à Cuba depuis près de 20 ans.

Selon des sources américaines, La Havane a également libéré 53 prisonniers politique en plus d'Alan Gross, un Américain condamné en 2011 à 15 ans de prison à Cuba pour avoir introduit du matériel de transmission satellitaire interdit dans l'île communiste.

Plus tôt dans la journée, l'agence d'État avait souligné que la session du parlement ouverte vendredi avait «la particularité historique d'être organisée au moment où les cinq héros anti-terroristes sont (revenus) dans leur patrie et après l'annonce du rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les États-Unis», pays en froid depuis plus d'un demi-siècle.

À l'ordre du jour des 612 députés de l'Assemblée, parmi lesquels ne figure aucun opposant, était prévu l'examen des plans économiques annuels et des budgets 2014 et 2015

Figurait également au programme un point d'étape des réformes que Raul Castro a engagées pour «actualiser» une économie à bout de souffle héritée du modèle soviétique.