Au moins 32 militants et membres du groupe des Dames en blanc, qui rassemble épouses et proches d'ex-prisonniers politiques cubains, ont été interpellés mercredi à La Havane avant une manifestation à l'occasion de la journée des droits de l'Homme, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Un premier groupe de 21 personnes, dont six Dames en blanc, a été embarqué par plusieurs dizaines de policiers en civil et en uniforme à bord de deux voitures et d'un fourgon de police dans le quartier du Vedado, ou une marche silencieuse avait été convoquée par plusieurs organisations de dissidents.

Onze autres personnes ont ensuite été embarquées par petits groupes au fur et à mesure de leur arrivée sur les lieux.

«Vive les droits de l'Homme!», «Vive la liberté!», ont crié certains manifestants au moment d'être saisis par les agents. La majeure partie d'entre eux n'a fourni aucune résistance.

Peu après, le point de rendez-vous de la manifestation a été investi par plusieurs dizaines de partisans du gouvernement scandant «Vive Fidel, vive Raul!».

Aucune opposition légale n'est autorisée à Cuba et les autorités considèrent généralement les opposants comme des «mercenaires» au service des Etats-Unis.

Les personnes interpellées lors de manifestations sont généralement relâchées peu après, mais la Commission nationale des droits de l'Homme et de la réconciliation nationale (CCDHRN, association illégale mais tolérée) dénombre une centaine de prisonniers politiques dans le pays.

De leur côté, les autorités ne font jamais de commentaire sur la situation de la population carcérale.

Formé en 2003 par des épouses de prisonniers politiques, le mouvement des Dames en blanc a reçu le prix Sakharov 2005 de la liberté de pensée du Parlement européen et compte parmi les plus actifs des groupes d'opposition au régime communiste cubain de Raul Castro, qui a succédé à son frère Fidel à partir de 2006.