Le dialogue de paix entre la guérilla des FARC et le gouvernement colombien a repris mercredi à La Havane après avoir surmonté sa pire crise depuis l'ouverture des pourparlers il y a deux ans.

«Nous entamons un nouveau cycle de pourparlers. De cette manière, nous démontrons que nous avons dépassé les évènements de ces dernières semaines qui ont généré des difficultés», a déclaré devant la presse le chef négociateur du gouvernement colombien, l'ex-vice-président Humberto de la Calle.

La dernière session avait pris fin le 2 novembre dernier et devait initialement reprendre le 18 du même mois, mais le dialogue a été brusquement suspendu le 16 par Bogota après l'enlèvement par la rébellion du général Ruben Alzate et de ses deux accompagnateurs.

Cette capture, survenue dans la province du Choco, sur la côte Pacifique, avait plongé les pourparlers dans une phase critique sans précédent depuis leur ouverture en novembre 2012.

Moins de deux semaines plus tard, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont libéré ces trois captifs, permettant de faire retomber la tension et d'ouvrir la voie à une reprise des pourparlers, annoncée le 3 décembre par les délégations au terme d'une rencontre à La Havane.

Au cours de cette 31e session de pourparlers, qui prendra fin dans une semaine, les parties doivent poursuivre leurs discussions sur le thème de la réparation aux victimes, quatrième des six volets à l'ordre du jour.

Une dernière délégation de 12 victimes du conflit est d'ailleurs attendue la semaine prochaine à La Havane pour témoigner devant les négociateurs.

Les pourparlers ont déjà permis des accords partiels sur le développement rural, la lutte contre le trafic de drogue et la participation de la guérilla à la vie politique après un accord général.

Une fois réglée la question des réparations aux victimes, resteront à aborder la fin effective du conflit et les modalités de ratification d'un éventuel accord de paix global.

Le conflit interne colombien, qui a mêlé l'armée à des guérillas communistes, des milices paramilitaires d'extrême droite et des bandes criminelles, a fait en cinquante ans quelque 220 000 morts et plus de cinq millions de déplacés, selon des chiffres officiels.

Fondées dans les années 60 dans la foulée d'une insurrection paysanne, les FARC sont la plus importante guérilla d'extrême gauche encore en activité, avec officiellement 8000 combattants essentiellement repliés dans les régions rurales.