Environ 150 membres de la police d'un port colombien ont été soumis à un détecteur de mensonges pour établir leurs éventuels liens avec des trafiquants de drogue, après l'arrestation la semaine dernière de trois responsables policiers, ont annoncé mercredi les autorités.

«Nous avons soumis au détecteur de mensonges tous les policiers qui travaillent dans le port de Carthagène (nord) : ils sont près de 150», a déclaré le général Ricardo Restrepo, responsable de la police chargée de la lutte contre le trafic de drogue dans une interview au journal El Tiempo.

Le ministère public colombien avait annoncé vendredi l'arrestation d'un sous-commandant du département de Cauca (ouest) et de deux sous-officiers de la police antidrogue, soupçonnés de collaborer avec des trafiquants qui envisageaient d'envoyer sept tonnes de cocaïne aux Pays-Bas, cachées dans une cargaison d'ananas.

Selon le général Restrepo, les éléments recueillis contre le sous-commandant Néstor Maestre contiennent des «interceptions d'appels téléphoniques qui le lient avec des membres de l'organisation criminelle».

Il était «une espèce d'agent corrupteur pour que la drogue puisse sortir» du pays, a ajouté le général. D'autres arrestations sont attendues, d'après lui.

La cargaison aurait transité de Bogota à Carthagène avec la coopération des autres sous-officiers arrêtés.

«C'était une très grande organisation et nous n'écartons pas qu'il y ait d'autres policiers impliqués», a-t-il ajouté.

Parmi les propriétaires de cette cargaison se trouve le Clan Usuga, également connu sous le nom de Los Urabeños ou Autodefenses Gaitanistas, principale organisation narcotrafiquante de Colombie.

D'origine paramilitaire, cette bande criminelle compterait 2650 membres, plus que l'Armée de libération nationale (ELN), deuxième guérilla du pays, qui dispose selon les autorités de 2500 combattants.

Avec 290 tonnes de cocaïne produites en 2013, selon l'ONU, la Colombie est l'un des principaux producteurs de cette drogue au monde.