L'expulsion de 200 familles d'un ancien hôtel occupé en plein centre de Sao Paulo a dégénéré mardi en violents affrontements entre les squatteurs et la police.

Les incidents se sont soldés par neuf arrestations «pour agression, vol, incendie et affrontements avec la police», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police, soulignant que cinq agents avaient été blessés.

Les affrontements ont commencé quand les occupants et des militants encagoulés ont résisté l'ordre d'expulsion, se retranchant dans l'immeuble et lançant des pierres, des bouts de bois et même des vieux fauteuils sur les force de l'ordre.

La police a riposté par des tirs nourris de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc. A l'aide d'un blindé, elle a fini par entrer dans ce bâtiment de 20 étages et à en expulser les sans-logis qui l'occupaient depuis six mois, selon un photographe de l'AFP sur place.

Ces derniers avaient érigé des barricades à proximité de l'immeuble. Ils ont envahi des magasins et incendié un bus devant le Théâtre municipal.

«Deux policiers et une femme enceinte ont été blessés et hospitalisés», a déclaré le colonel Glauco Silva de Carvalho à la chaine TV Globo.

La violence s'est répandue à d'autres secteurs du centre de la capitale économique du Brésil où la police est intervenue contre des activistes ayant pris fait et cause pour les expulsés.

L'agglomération de Sao Paulo, qui compte 20 millions d'habitants, est la plus riche du Brésil, mais aussi celle qui présente le plus grand déficit de logements. Il en manque 700 000 pour loger toute la population, selon des estimations de la mairie.

Le Front de lutte pour le logement, une organisation militante en faveur des sans-abris, a dénoncé cette expulsion, qui va «livrer ce bâtiment à la spéculation immobilière et ignore le problème social et le sort des 800 occupants, parmi lesquels des enfants et des personnes âgées.