L'ex-président cubain Fidel Castro accuse les États-Unis et l'Union européenne de «cynisme» et d'utiliser l'OTAN pour déclencher des guerres, comparant l'Alliance atlantique aux «SS nazis», dans un texte diffusé lundi par les médias cubains.

«La Communauté économique européenne [appellation précédente de l'Union européenne], dirigée d'une main de fer et de manière inconditionnelle par les États-Unis, a jugé que l'heure était venue de régler les comptes avec ce qu'il restait de deux grandes nations (la Russie et la Chine)», affirme Fidel Castro, 88 ans, dans ce message écrit intitulé «Que les idées justes triomphent, ou c'est le désastre qui triomphera».

Ces deux pays «avaient réussi la prouesse de mettre fin à l'ordre colonial et impérialiste imposé au monde par l'Europe et les États-Unis», souligne le Père de la révolution cubaine, retiré du pouvoir depuis 2006 pour raisons de santé.

Mais «le cynisme» est devenu «un symbole de la politique impériale», et il existe «des gens sans scrupules, apparemment beaucoup», disposés à «tuer pour défendre des privilèges honteux».

Et «beaucoup de personnes sont surpris en écoutant les déclarations de certains porte-parole européens de l'OTAN, quand ils s'expriment avec le style et le visage des SS nazis»: «l'empire d'Adolf Hitler, né de la cupidité, est entré dans l'Histoire sans plus de gloire que l'encouragement qu'il a apporté aux gouvernements bourgeois et agressifs de l'OTAN, qui sont devenus la risée de l'Europe et du monde».

Fidel Castro s'est exprimé à plusieurs reprises ces dernières semaines pour dénoncer «le génocide qui se produit dans la bande de Gaza» et accuser Israël de pratiquer «une nouvelle forme de fascisme».

Il critique à nouveau lundi le soutien des États-Unis à Israël, accusant le sénateur américain John McCain, en tant qu'«allié le plus inconditionnel d'Israël», d'avoir «participé à la création de l'État islamique qui a pris le pouvoir dans une partie considérable et vitale de l'Irak et, comme on l'affirme, dans un tiers de la Syrie».

Considéré par beaucoup comme «le dernier géant politique du XXe siècle» encore en vie, Fidel Castro vit retiré dans sa maison dans l'ouest de La Havane, où il se consacre à l'écriture et reçoit à l'occasion des dignitaires étrangers. Sa dernière apparition publique remonte à début janvier.