Les hôpitaux et cliniques privées du Venezuela ont demandé mardi au président Nicolas Maduro de déclarer l'état d'«urgence humanitaire» face au manque de fournitures et de médicaments qui affecte au moins 20 spécialités médicales.

«Nous demandons au gouvernement de déclarer l'urgence humanitaire dans le secteur, alors que s'aggravent la pénurie et l'approvisionnement irrégulier en fournitures, médicaments, matériel médico-chirurgical, équipement médical et pièces de rechange», a déclaré, lors d'une conférence de presse, Carlos Rosales, président de l'Association vénézuélienne de cliniques et hôpitaux (AVCH).

Le Venezuela doit importer 90 % de ses fournitures pour la santé, mais comme il impose un strict contrôle des changes qui paralyse les importations des entreprises, il est confronté à de graves problèmes de pénurie.

«Il est urgent que le gouvernement prenne des décisions permettant une fluidité suffisante en termes de devises et d'importations», a estimé le président de l'AVCH.

Selon lui, au moins 20 spécialités médicales se trouvent «sérieusement affectées» par cette situation, parmi lesquelles la cardiologie, l'oncologie, l'orthopédie, la pédiatrie, la neurochirurgie et la gynécologique-obstétrique.

Les professionnels de santé manquent notamment d'anesthésiant, de gants, de sérum ou encore de matériel pour réaliser les sutures.

«Cela met en danger la vie et le pronostic d'êtres humains malades», a insisté Carlos Rosales, soulignant par exemple que les personnes atteintes de cancer voient leurs chances de survie «sérieusement réduites» par le manque de médicaments ou d'équipements adéquats.

L'association précise que le problème touche tant les structures privées que publiques.

Lundi, le ministre de la Santé, Francisco Armada, a reconnu qu'il y avait des «failles» dans la distribution de certains médicaments. Les sociétés importatrices estiment la pénurie en médicaments à 60 % et jusqu'à 85 % en ce qui concerne les fournitures.

Selon les calculs du secteur, le gouvernement vénézuélien accumule des dettes envers les fournisseurs de matériel médical pour 350 millions de dollars et envers les fournisseurs de médicaments pour un peu plus de 900 000 $.