L'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, inculpé par la justice pour corruption, blanchiment des avoirs, trafic illicite de stupéfiants et forfaiture, fait désormais l'objet d'un mandat d'arrestation, a appris mercredi l'AFP de source judiciaire.

Y a-t-il un mandat d'arrêt émis contre M. Aristide ? «Je crois que oui», a répondu le juge Lamarre Bélizaire.

M. Aristide, qui a été convoqué mercredi au cabinet du juge d'instruction, ne s'est pas présenté au bureau du juge.

Un des avocats de l'ex-président, Me Mario Joseph, a indiqué à la presse qu'aucun mandat de comparution n'avait été délivré au domicile de son client et que par conséquent il (Aristide) ne pouvait pas se présenter au bureau du juge.

Une trentaine de personnes, des proches et des anciens dignitaires du gouvernement de M. Aristide sont également visés par une enquête judiciaire et font l'objet d'une mesure d'interdiction de quitter le territoire.

La semaine dernière, le juge Raymond Jean Michel, doyen du tribunal civil de Port-au-Prince, avait indiqué à l'AFP que M. Aristide faisait l'objet d'une enquête judiciaire pour «détournement de fonds publics, corruption et trafic illicite de stupéfiants».

Jean-Bertrand Aristide a dirigé Haïti à deux reprises: il est arrivé à la tête du pays en 1991 pour cinq ans, mais son mandat a été interrompu dès la première année par un coup d'État militaire. Après trois années d'exil aux États-Unis, il a été rétabli en 1994.

Il est ensuite revenu à la tête du pays en 2001, mais a été contraint de démissionner en 2004 avant de passer sept ans en exil en Afrique du sud.

M. Aristide est revenu en Haïti en mars 2011.