Au Brésil, pays hôte de la Coupe du monde qui commence en juin, on tue des journalistes «impunément» et d'autres sont victimes de la censure judiciaire, affirme un rapport diffusé mardi par le Comité de protection des journalistes (CPJ).

«Le Brésil est le 11e pays le plus mortel au monde pour les journalistes et au moins 12 d'entre eux ont été tué en représailles directes à leur travail depuis que Dilma Rousseff est au pouvoir», en 2011, souligne le CPJ, une ONG basée aux États-Unis.

Pour Joel Simon, directeur exécutif du comité, le Brésil abrite une presse puissante et vigoureuse, mais «les journalistes sont régulièrement tués impunément et soumis aux poursuites judiciaires et à la censure judiciaire».

«Le gouvernement de Rousseff a-t-il la volonté et la détermination nécessaires pour rejeter la culture de l'impunité et mettre fin aux poursuites juridiques et à la censure judiciaire ?», s'interrogent les auteurs du rapport intitulé «Deuxième mi-temps pour la presse brésilienne».

Le CPJ précise que des lois rendent possible le fait que des personnalités importantes puissent faire des procès à des journalistes critiques ce qui porte préjudice aux médias et blogueurs, empêchés d'aller fouiller plus loin dans des enquêtes importantes.

Dans ce contexte de risques pour la profession, le Brésil doit tenir compte que dans le contexte du Mondial, le climat politique sera instable, estime le CPJ.

«Quand commenceront les matches, on s'attend à ce que reprennent les grandes manifestations de rue alimentées par la colère face aux dépenses excessives pour la construction des stades au détriment des améliorations des services sociaux non satisfaits», explique le texte.

Plus d'un million de personnes ont manifesté dans les rues des grandes villes du pays en juin 2013 pendant la Coupe des Confédérations.

Le CPJ salue l'adoption récente de la loi qui régule internet et garantit la protection de la confidentialité des usagers, mais demande d'ajouter des articles dans le Code civil, car bien qu'ils protègent la vie privée, ils ne permettent pas d'exercer la liberté d'expression.

Le CPJ considère que si Mme Rousseff «arrive à créer un climat sûr pour la presse brésilienne, le pays aura éliminé une contradiction fondamentale».

La présidente devait se réunir ce mardi même avec le responsable du CPJ pour les Amériques, Carlos Lauria, selon son agenda officiel.