Des paysans colombiens ont lancé lundi un mouvement national de protestation afin de dénoncer l'insuffisance d'un plan de soutien décrété l'an dernier par le président Juan Manuel Santos, qui a jugé cette fronde injustifiée.

«Nous allons nous battre pour rester dans les campagnes, pour le droit au travail, pour que ce ne soit pas la fin des paysans en Colombie», a déclaré Cesar Pachon, l'un des porte-parole du mouvement, rejetant la «faute» sur le gouvernement.

Entre 20 et 30 000 manifestants sont attendus dans le cadre de ce mouvement d'une durée indéfinie, selon les organisateurs, alors que les autorités ont averti qu'elles ne permettraient pas un blocage des axes routiers.

En milieu de matinée, aucun incident notable n'avait été enregistré par la police. Les routes d'accès à la capitale, Bogota, ont été placées sous haute surveillance par les forces de l'ordre, a constaté un photographe de l'AFP.

«Si surviennent des manifestations violentes, nous suspendrons les discussions en cours», a prévenu lundi le ministre de l'Agriculture, Ruben Dario Lizarralde.

L'appel à manifester intervient après l'échec de plusieurs réunions, ces derniers jours, entre les autorités et les paysans, en particulier les producteurs de café et de pommes de terre, qui dénoncent une baisse de leurs revenus.

Les manifestants, inquiets des conséquences des traités de libre-échange signés avec les États-Unis et l'Union européenne, accusent le gouvernement de n'avoir pas respecté le «pacte national pour l'Agriculture» prévoyant une série de subventions.

Ce pacte avait été annoncé en septembre dernier par le président Santos à la suite d'un précédent mouvement de grogne, qui avait donné lieu à des manifestations violentes émaillées de plusieurs morts et blessés.

Le chef de l'État, actuellement en campagne électorale afin de briguer un second mandat du 25 mai prochain, estime au contraire avoir apporté des aides importantes au secteur, avec notamment un plan de 3,5 milliards de dollars pour les producteurs de café.

Dimanche, M. Santos a déclaré qu'il n'y avait «aucune justification» pour ce nouveau mouvement qui «pénalise tout le pays», excluant de négocier sous la pression.