Un total de 2700 militaires brésiliens remplaceront samedi les policiers qui occupent depuis dimanche les favelas du Complexe de la Maré à Rio de Janeiro, situées près de l'aéroport international.

L'opération destinée à «pacifier» la région en vue du Mondial de football (12 juin-13 juillet) comprendra 2050 hommes de la Brigade d'infanterie parachutiste, 450 de la Marine et 200 de la Police militaire. L'armée de l'air pourra aider «si nécessaire», a indiqué jeudi le général Ronaldo Lundgren devant la presse.

La Force de pacification sera postée dans les 15 favelas de la Maré, un territoire de 10 kilomètres carrés.

Considéré comme l'une des zones les plus dangereuses de Rio, le Complexe de la Maré est situé à un point stratégique de la ville par où transiteront des dizaines de milliers de touristes pendant le Mondial. Il est bordé par les principaux accès routiers qui relient le centre de Rio aux banlieues de la mégapole de 12 millions d'habitants.

Dimanche à l'aube, 1180 policiers militaires de diverses unités, appuyés par 15 blindés, 132 policiers civils et quatre hélicoptères avaient pris possession en quinze minutes et sans rencontrer de résistance de ce fief du trafic de drogue peuplé de 130 000 habitants.

L'opération de samedi, dont l'heure n'a pas été révélée, prévoit l'utilisation de blindés de l'armée et de la marine, outre des véhicules de transport et logistique, des motos et avions.

L'occupation militaire pourra se poursuivre après le 31 juillet si le souhaite le gouverneur de Rio, qui accueillera en 2016 les jeux Olympiques.

«Nous sommes prêts pour continuer», a souligné le général. «Nous sommes autorisés à patrouiller, fouiller des maisons et procéder à des arrestations», a-t-il ajouté.

La «pacification» de Rio a été lancée en 2008, avec l'installation depuis de 38 Unités de la police pacificatrice (UPP) dans 174 favelas, visant à en chasser les trafiquants de drogue qui y régnaient.

Ce déploiement militaire intervient dans une période de regain de violences, dont ces dernières semaines, une série d'attaques visant des UPP attribuées au crime organisé. Depuis janvier, huit policiers ont été tués, dont quatre membres des UPP.