Le gouvernement chilien s'est attelé mercredi au rétablissement des services de base dans les zones du nord du pays, les plus affectées par le puissant séisme de magnitude 8,2 de la veille qui continue d'avoir des répercussions dans toute la région Pacifique.

Le Japon a ainsi enregistré un tsunami de 40 centimètres, précédé de deux autres de 20 et 30 cm, jeudi à 07h38 locales sur la côte de la préfecture d'Iwate (nord-est).

L'agence japonaise de météo a maintenu la mise en garde contre un tsunami d'un mètre au plus et appelé la population à ne surtout pas s'approcher de la mer.

L'Indonésie a pour sa part mis en garde contre un risque de petit tsunami.

La présidente chilienne Michelle Bachelet, qui avait décrété mardi soir l'état de catastrophe naturelle dans les régions d'Arica et de Tarapaca, s'est rendue mercredi à Iquique (nord), ville la plus proche de l'épicentre.

Mme Bachelet a fixé comme priorité le rétablissement des services de base, comme l'eau potable, l'électricité et l'ouverture de magasins d'alimentation, même si les dégâts et le bilan humain restent modérés.

A l'issue d'une réunion de travail de deux heures, elle a notamment rendu hommage aux autorités locales, qui ont «affronté de manière exemplaire une tâche titanesque», a-t-elle souligné.

La présidente, qui a survolé les zones sinistrées, en particulier les routes et les ports de pêche, a demandé à plusieurs ministres de rester sur les lieux pour travailler en liaison avec les autorités locales.

900 000 évacués

Elle a indiqué que l'armée allait installer un hôpital de campagne et a promis des mesures d'aide aux pêcheurs qui ont perdu leurs embarcations et leur source de revenus.

Plus de 900 000 personnes ont été évacuées dans la nuit sur plus de 4300 kilomètres de côte, après le violent tremblement de terre dont les effets se sont fait sentir tout au long de la côte pacifique.

A Iquique et Alto Hospicio, cinq hommes - dont un Péruvien - et une femme ont perdu la vie, selon le ministre de l'intérieur, Rodrigo Peñalillo.

Selon les autorités locales, quelque 2000 maisons ont été fortement endommagées à Alto Hospicio.

«Le séisme a été assez violent, le plus dur a été de passer la nuit, heureusement, les familles étaient réunies et cela a favorisé une évacuation très efficace», a témoigné mercredi sur la chaîne de télévision Canal 13 Cristian Martinez, directeur d'école à Iquique.

Dans cette ville, on pouvait voir mercredi des toits effondrés, des vitrines brisées et des rayonnages renversés dans les commerces mais aucun immeuble effondré, selon des images des médias locaux.

Environ 80 embarcations ont souffert de dommages dans le port de la ville, la mer étant entrée d'environ 200 mètres dans les terres.

«Avec cette catastrophe, nous ne pouvons rien faire, nous attendons de l'aide pour récupérer nos bateaux», a expliqué Eddy Varas, un pêcheur.

Etant l'un des pays les plus sismiques au monde, le Chili dispose de normes de construction drastiques et soumet régulièrement la population à des exercices d'évacuation. En 2010, un tremblement de terre suivi d'un tsunami avait toutefois causé plus de 500 morts et 30 milliards de dollars de dégâts.

Vagues de deux mètres 

Les aéroports des trois principales villes du nord du Chili - Antofagasta, Iquique et Arica - ont repris après quelques heures d'interruption. En revanche les routes pour accéder à Iquique restaient obstruées par des éboulements.

La compagnie minière d'État Codelco, la principale productrice de cuivre de la planète - dont le Chili est le premier extracteur mondial -, a annoncé avoir évacué une partie de ses installations côtières, sans signaler de dégâts.

A Londres, le cours du métal rouge a affiché dans la journée un plus haut en trois semaines, à 6734 dollars la tonne, avant de finalement clôturer quasiment stable, à 6632 USD.

En plus du Pérou voisin, le Honduras et le Nicaragua ont également appelé à la prudence, tandis que l'Equateur a décrété une alerte rouge dans l'archipel des Galapagos.

Le séisme s'est produit à 20h46 heure locale mardi à environ 90 kilomètres au large des côtes chiliennes, à une profondeur de près de 40 kilomètres, selon le Centre sismologique national de l'Université du Chili.

Les premières vagues du tsunami ont atteint jusqu'à 2,26 mètres de haut, mais elles sont restées à un mètre dans plusieurs zones et aucun dégât majeur n'a été recensé.

Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs signalé la reprise d'une centaine de détenues sur les 300 qui s'étaient enfuies mardi soir de la prison d'Iquique.