Un total de 84 % des détenus en Bolivie n'ont pas été jugés, a indiqué samedi le directeur de l'Administration pénitentiaire, Javier Aramayo, peu après la diffusion d'un rapport de l'ONU critiquant le très mauvais fonctionnement de la justice locale.

Pays parmi les plus pauvres d'Amérique latine, la Bolivie, 10 millions d'habitants, compte 14 203 détenus, selon M. Aramayo, interrogé par la radio Erbol, qui a évoqué «un défi permanent, celui de mieux appliquer la loi».

Le Haut commissariat aux droits de l'homme des Nations unies (HCDH) vient de rendre un rapport dénonçant «le problème structurel persistant du système pénitentiaire» en Bolivie, marqué par la surpopulation carcérale et l'usage excessif de la détention préventive.

M. Aramayo s'est dit «disposé à optimiser le travail. L'agenda du gouvernement prévoit de transformer le système pénitentiaire. Nous chercherons un système moderne, humain et juste».

Le président socialiste Evo Morales a durement critiqué la justice bolivienne ces dernières semaines, appelant à «une révolution morale» pour sortir de la crise qu'elle traverse.

D'après l'ONU, «même si les nouvelles autorités judiciaires élues en 2011 ont adopté d'importantes mesures, celles-ci n'ont pas encore permis de résoudre la profonde crise de l'administration de la justice, crise qui s'est encore aggravée en 2013».