Le gouvernement brésilien va soutenir Rio de Janeiro pour tenter de garantir la sécurité dans les favelas, récemment secouées par une vague de violence, a annoncé vendredi le ministre de la Justice, à 83 jours du Mondial-2014.

La position de la présidente Dilma Rousseff «a été très claire : le gouvernement apportera son soutien à l'État de Rio», a déclaré le ministre, José Eduardo Cardozo, tout en soulignant que ce problème n'affecterait pas le tournoi de football.

«Nous avons un excellent plan de sécurité pour la Coupe du monde», a-t-il affirmé.

La nature du soutien et des forces de l'ordre que le gouvernement fédéral enverra sera définie lundi prochain, lors d'une réunion entre les plus hautes autorités fédérales et celles de l'État de Rio, une des douze villes hôtes du Mondial (12 juin-13 juillet), qui accueillera notamment la finale.

Le gouverneur de l'État de Rio de Janeiro, Sergio Cabral, s'est rendu à Brasilia vendredi pour demander le soutien de la présidente, après avoir réuni son «cabinet de crise» dans la nuit de jeudi à vendredi.

Cette initiative intervient après une série d'attaques contre les unités policières dans les favelas les semaines passées, la dernière en date dans la nuit de jeudi à vendredi, dans la favela Mandela, à Manguinhos (nord de Rio).

«Cinq des sept unités (de ce secteur, ndlr) ont été incendiées, ce sont des attaques organisées», a dit le responsable des Unités policières de pacification (UPP) dans les favelas, le colonel Frederico Caldas, à la télévision Globonews.

Ce vendredi, de nombreuses écoles sont restées fermées dans le secteur et la police locale a annoncé le renforcement de ses patrouilles.

Sergio Cabral a estimé que la vague de violence était «délibérée» et déclenchée par «les chefs d'organisations criminelles» qui veulent récupérer les territoires qu'ils ont perdus depuis le processus de pacification, initié en 2008 par le gouvernement de l'État de Rio en vue de rendre la ville plus sûre à l'approche de la Coupe du monde et des Jeux olympiques de 2016.

«L'État ne reculera pas, nous pouvons assurer la population que nous agirons», a-t-il ajouté.

Le secrétaire de la Sécurité publique de Rio, José Mariano Beltrame, présent aux côtés de M. Cabral à Brasilia, a affirmé sur Globonews que les attaques de jeudi soir avaient été décidées par les chefs d'une faction de narcotrafiquants, depuis les cellules où ils sont emprisonnés.

De nombreuses favelas auparavant sous le joug de narcotrafiquants ou de milices ont été occupées par la police, qui a installé 38 UPP.

Des UPP présentes dans des zones «pacifiées», comme à Rocinha, Pavao-Pavaozinho, dans les quartiers sud les plus touristiques, ou encore le Complexo de Alemao, ont été attaquées ces dernières semaines.

Malgré ces offensives, «l'arsenal du crime organisé est largement moindre qu'il y a quelques années quand cette politique a commencé, la drogue qui circule a été réduite et le nombre d'homicides a chuté de 65% dans les favelas pacifiées», a nuancé Sergio Cabral.

Un total de 9400 policiers patrouillent dans les favelas, a-t-il précisé.