Un étudiant a été tué et deux autres personnes blessées par balles lundi soir lors d'une manifestation à San Cristobal, dans le nord-ouest du Venezuela, où les violences ayant émaillé une vague de protestation contre le gouvernement ont fait 21 morts depuis février.

«Daniel Tinoco, âgé de 24 ans, a été tué la nuit dernière après avoir reçu une balle dans la poitrine», a annoncé à l'AFP le maire de San Cristobal, Daniel Ceballos (opposition).

Deux autres personnes ont été blessées, l'une à l'épaule et l'autre à l'abdomen, par les tirs de personnes masquées circulant à bord de voitures ou de motos qui ont pris pour cibles un groupe d'étudiants qui manifestait, a ajouté l'édile.

Selon M. Ceballos, ces agresseurs pourraient être des membres des «colectivos», le corps de jeunes militants civils soutenant le gouvernement.

San Cristobal, capitale de l'État de Tachira, est la ville où a débuté le 4 février - après le viol d'une jeune fille - une révolte étudiante contre l'insécurité visant le gouvernement du président Nicolas Maduro.

Le mouvement a progressivement fait tache d'huile dans le pays, avec des manifestations quasi quotidiennes dans plusieurs villes recevant le soutien de l'opposition. Les revendications de cette grogne se sont étendues à la vie chère et aux pénuries qui perturbent le quotidien des Vénézuéliens.

Ces mobilisations ont souvent dégénéré en violences, dont le bilan s'établit à 21 morts, au moins 300 blessés et la dénonciation de nombreux abus policiers.

Par ailleurs, opposition et étudiants d'un côté et gouvernement de l'autre s'accusent mutuellement d'encourager de jeunes radicaux à attaquer le camp adverse à l'arme à feu.