L'ancien commandant rebelle cubain Huber Matos, qui fut l'un des fidèles compagnons de lutte de Fidel Castro avant de finalement se retourner contre le leadership communiste, est mort jeudi à Miami à l'âge de 95 ans, a annoncé son parti.

Matos «est décédé à l'aube du 27 février à Miami», a déclaré dans un communiqué la direction du parti Cuba indépendant et démocratique (CID).

L'ancien rebelle, qui avait été hospitalisé mardi à la suite d'une crise cardiaque, avait demandé mercredi aux médecins de débrancher l'appareil respiratoire qui le maintenait en vie.

Matos a laissé derrière lui «un testament politique et une lettre aux Vénézuéliens», a précisé le CID, sans donner plus de détails sur le contenu de celle-ci. Le Venezuela, proche allié de Cuba, est depuis trois semaines le théâtre de vives manifestations anti-gouvernementales.

Une veillée sera organisée en son honneur dimanche à Miami et son corps sera ensuite transféré au Costa Rica, pays qui l'avait accueilli après qu'il eut passé deux décennies en prison à Cuba.

Issu du Parti orthodoxe cubain, Matos avait pris part au mouvement armé contre le gouvernement de Fulgencio Batista et était parvenu en 1959 à décrocher le grade de commandant des forces rebelles de la province de Camagüey.

Il a ainsi été photographié aux côtés de Fidel Castro en plein climat révolutionnaire. Mais après la chute de Batista, Matos avait commencé à remettre en question l'influence grandissante du parti communiste au sein du gouvernement rebelle.

Emprisonné sous les accusations de sédition, il avait été condamné à 20 ans de prison.

À la fin de sa peine, Matos était parti vivre au Costa Rica où il avait fondé le CID en 1980, parti de tendance social-démocrate. Il s'était plus tard installé à Miami, en Floride (sud-est des États-Unis).