Une rencontre décrite comme une occasion de «dialogue national» pour les élus du Venezuela s'est déroulée lundi en l'absence du plus important leader de l'opposition.

Le gouverneur Henrique Capriles, candidat de l'opposition aux deux dernières élections présidentielles, a déclaré qu'il n'assisterait pas à la rencontre dirigée par le président Nicolas Maduro, alors que le Venezuela vit une période d'agitation depuis quelques semaines.

M. Capriles n'a pas indiqué s'il boycotterait également une conférence de paix nationale organisée par le président, mercredi. Le gouverneur du riche État de Miranda a dit aux journalistes que sa présence à la rencontre de lundi pourrait être perçue comme une approbation d'un gouvernement qu'il qualifie de «répressif».

M. Capriles a également souligné qu'il ne participerait pas à la rencontre pendant qu'un autre leader de l'opposition, Leopoldo Lopez, demeurait en prison en compagnie d'une dizaine d'autres personnes ayant participé à des manifestations antigouvernement.

Lopez, ancien maire de district dans la capitale, est détenu dans une prison militaire près de Caracas. Il est accusé d'avoir encouragé l'organisation d'une manifestation massive, le 12 février, qui a été suivie d'altercations ayant causé trois décès et provoqué l'agitation qui secoue le Venezuela depuis.

La circulation automobile a été paralysée lundi dans certains quartiers de Caracas, la capitale, quand des manifestants de l'opposition ont érigé des barricades sur de grandes artères.

Les barricades ont interféré avec le transport en commun et rendu les déplacements cauchemardesques en début de journée, mais on ne rapportait pas d'incidents violents quand la police a entrepris de démanteler les obstacles. Des événements similaires se sont produits dans les villes côtières de Maracaibo et Valencia.

Les opposants au président Nicolas Maduro organisent des manifestations à travers le pays depuis le 12 février. Le gouvernement affirme que ces manifestations ont déjà fait 12 morts et plus de 130 blessés.

Les manifestants blâment le régime Maduro pour la criminalité endémique et les problèmes économiques du pays. Ils affirment que ses politiques d'inspiration socialiste ont mené à une pénurie de produits de base et à une inflation de plus de 50 pour cent, parmi les plus fortes du monde, en dépit de la richesse pétrolière du pays.