Une manifestation contre la hausse du prix du ticket de bus à Rio de Janeiro a dégénéré jeudi en affrontements entre manifestants et policiers, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les incidents ont éclaté quand les policiers ont chargé pour évacuer la grande gare de Rio, Central do Brasil, qui avait été envahie par au moins mille manifestants.

Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène dans le hall de la gare, où certains manifestants ont saccagé des distributeurs automatiques de billets.

Un journaliste de l'AFP a vu un policier blessé évacué par ses collègues. Mais aussi des policiers frappant des personnes manifestant pacifiquement.

Une grande confusion régnait à l'extérieur de la gare où des contestataires jetaient des pierres sur des policiers des forces antiémeutes, qui les traquaient par petits groupes. Une barricade enflammée avait été érigée sur une des rues.

Cette manifestation, dans un premier temps pacifique, a été convoquée par le mouvement Pase livre (Ticket gratuit, NDLR) pour protester contre l'augmentation de 9,09% du prix du ticket de bus à Rio, qui va passer samedi de 2,75 à trois réais (1,24 à 1,37$).

«Nous voulons des trains aux normes Fifa! «Dehors Cabral! (NDLR, le gouverneur de Rio), «trois réais, je ne paye pas!», ont notamment scandé les manifestants.

En juin 2013, des manifestations d'abord limitées mais durement réprimées contre l'augmentation du prix des transports publics à Sao Paulo et Rio, avaient servi de détonateur à la fronde sociale historique qui avait embrasé le Brésil pendant la Coupe des Confédérations de football.

La plupart des grandes villes avaient finalement renoncé provisoirement à l'augmentation du prix des transports en commun sous la pression populaire.

Mais le mouvement n'avait cessé de grandir pour dénoncer la grande précarité des services publics, la corruption et les milliards investis dans la construction des stades du Mondial de football qui débutera le 12 juin.