Au pouvoir depuis 2007 en Équateur, le président Rafael Correa a officiellement écarté l'idée d'une réforme constitutionnelle qui lui permettrait de briguer un nouveau mandat de quatre ans en 2017, dans un entretien publié lundi.

«Ce serait très malheureux qu'une personne soit si indispensable, qu'il faille changer la Constitution pour modifier les règles du jeu», a indiqué M. Correa, dans cet entretien accordé au quotidien équatorien El Telegrafo.

Figure de la gauche en Amérique latine, ce dirigeant socialiste jouit toujours d'une forte popularité pour ses programmes sociaux et d'infrastructures dans ce pays andin, autrefois marqué par une forte instabilité politique avec sept chefs d'État en dix ans entre 1996 et 2006.

Après sa réélection l'an dernier, M. Correa, dont le parti Alianza Pais détient la majorité au Parlement, avait déjà affirmé son intention de ne pas se représenter à la présidence. Dans son entretien à El Telegrafo, il a notamment insisté sur le fait qu'il y avait «des gens capables» pour lui succéder.

L'an dernier, malgré sa promesse d'abandonner le pouvoir à la fin de son mandat en 2017, M. Correa avait ensuite fait planer le doute, en évoquant, dans une sorte de défi à l'opposition, la  possibilité d'amendements constitutionnels permettant une réélection indéfinie pour tout type de poste politique.

En conflit ouvert avec les milieux d'affaires et les médias privés qu'il accuse régulièrement de vouloir le renverser, le président équatorien, dont la cote de popularité dépasse les 60 % selon les enquêtes d'opinion, a formulé le voeu que la gauche se maintienne au pouvoir.

Depuis son arrivée au pouvoir, l'actuel chef de l'État n'a perdu aucun scrutin. Il a fait adopter en 2008 une Constitution offrant au président la possibilité de se représenter une seule fois, n'entrant en vigueur qu'à la fin de ses propres mandats. Le prochain test électoral se déroule en février prochain avec les municipales.